Article de Ouest-France: Une « francisation » des noms des communes nouvelles qui fait débat

Une « francisation » des noms des communes nouvelles qui fait débat

Modifié le 13/02/2017 à 20:47 | Publié le 13/02/2017 à 20:40

En Bretagne, l’appellation des communes nouvelles issues de fusions oublie trop souvent l’histoire, estime le Collectif pour la démocratie et les droits de l’Homme. Sa présidente, la Finistérienne Angèle Jacq vient d’adresser une lettre ouverte au président de Région, Jean-Yves Le Drian, pour lui demander de confier à l’Office public de la langue bretonne, le soin « veiller sur les cultures territoriales et leurs noms dans le respect de l’histoire et la langue ancestrale des lieux ».

Dans les Côtes-d’Armor, en fusionnant, Ploubalay, Plessix-Balisson et Trégon ont pris le nom de Beaussais-sur-Mer. Plemet et La Ferrière ont failli devenir Les Moulins…

Si les communes granitières de Saint-Étienne-en-Cogles et de Saint-Brice-en-Cogles, en Ille-et-Vilaine, ont fait le choix d’une appellation bilingue, Maen Roch (pierre en breton et roche en gallo), le Collectif pour la démocratie et les droits de l’Homme, constate que bon nombre de communes nouvelles font le choix d’une appellation francisée.

Sans lien avec le territoire

Le collectif vient de faire part de son « inquiétude » à Jean-Yves Le Drian, président de Région et l’interroge dans une lettre ouverte : «  Que comptez-vous faire, M. le Président, pour que la Bretagne ne devienne pas un pays sans saveur et sans réalité historique ? »

« Les conseils municipaux, seuls décideurs, sont trop ignorants de l’histoire bretonne, car elle n’est pas enseignée, écrit Angèle Jacq, présidente, et tout se fait sans consultation des habitants qui vivent sur ces communes ! Des noms sont votés par les conseils pour nommer ces nouvelles entités sans liens avec le territoire. »

«  La Région Bretagne administrative a reconnu officiellement le travail initié par les Bretons eux-mêmes et l’Office public de la langue bretonne, (Ofis ar Brezhoneg), est devenu l’outil régional que l’on sait, rappelle Angèle Jacq, estimant que la Région a donc le devoir de confier à l’Office de veiller sur ses cultures territoriales et leurs noms dans le respect de l’histoire et la langue ancestrale des lieux. »

Table rase

En juin 2016, le député régionaliste du Morbihan, Paul Molac, était intervenu à l’Assemblée nationale et avait présenté un amendement (rejeté), qui s’élevait contre l’entière liberté laissée aux élus communaux de choisir le nom des collectivités nouvelles.

Paul Molac souhaitait que ces élus « soient accompagnés dans la recherche d’un nom ne faisant notamment pas table rase de l’histoire toponymique du territoire » et que le conseil régional soit consulté pour avis. «  Cette collectivité est effet la plus à même de donner un avis éclairé sur cette question, ayant la protection du patrimoine, notamment culturel et immatériel, et la préservation de son identité dans ses compétences obligatoires », plaidait le député, qui préconisait aussi un recours aux services des offices de la langue régionale dans les régions où ils existent, et, « si le nom proposé ne convient pas parce qu’il ne respecte pas l’histoire », une consultation de la population. Ce qu’ont fait certains maires.

Trifouillis-La-Forêt-Qui-Gazouille

«  Beaussais-sur-Mer, Evelys, Bon-Repos-Sur-Blavet, etc., remplacent des noms de paroisses millénaires, notre patrimoine linguistique ! » s’insurge pour sa part un internaute.

«  Un projet de fusion est en cours dans le Morbihan, entre les communes de Berne, Kernaskledenn, Sant Karadek-Tregonvael. Alors quel nom ? Quand on voit les exemples précédents pourquoi pas Trifouillis-La-Forêt-Qui-Gazouille ! », ironise-t-il.

Lien vers l’article : http://www.ouest-france.fr/bretagne/une-francisation-des-noms-des-communes-nouvelles-qui-fait-debat-4799850

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