Manifestation pour un lycée public à Ploërmel
Depuis 50 ans, il est question d’un lycée public à Ploërmel. Cette question est régulièrement posée. La difficulté est de mettre trois acteurs différents en synergie. L’État met à disposition les professeurs, la région construit le lycée et l’équipe, la mairie donne le terrain. Dans le cas de Ploërmel, il ne reste plus que la question du terrain. Elle ne peut être tranchée que par les élus locaux. La manifestation de samedi dernier était organisée pour rappeler cette demande populaire. La liberté de choix n’est pas assurée à Ploërmel.
Ce lycée est nécessaire pour faire face à l’afflux de population et pour augmenter le niveau d’étude des scolaires de cette zone. La population du pays de Ploërmel augmente de 0,9%/an. Cela concerne aussi une population de jeunes adultes avec des enfants d’âge scolaire. Le pays de Ploërmel participe donc pleinement à la vitalité démographique bretonne dont la population augmente chaque année de 20 000 personnes. Selon l’INSEE cette évolution se poursuivra dans les années à venir.
De plus, cette augmentation de la population est accompagnée par des créations d’emplois. Le taux de chômage est stable ce qui prouve bien que l’on crée plus d’emploi que l’on en perd.
En effet, de nombreuses entreprises n’ont pas hésité à investir dans cette période réputée difficile.
Nous avons des chefs d’entreprises actifs et des salariés impliqués dans leur travail. La crise de l’Agroalimentaire qui a tant fait parler d’elle, est en partie derrière nous. Par exemple, l’ancienne usine Doux de Sérent réembauche. Beaucoup de territoire français nous envient cette réussite. Nous avons localement des leaders économiques nationaux ou mondiaux et beaucoup de PME très actives.
Par contre, nous avons un problème de formation de notre jeunesse. Le taux de poursuite en études supérieures est l’un des plus faibles de Bretagne. Il en est de même pour les taux de passage 3ème-seconde qui sont également parmi les plus faibles de Bretagne. L’élargissement de l’offre d’enseignement en synergie avec les établissements existants est donc une nécessité pour former nos cadres et pourvoir nos emplois de demain. Je rappelle qu’aujourd’hui le Pays de Ploërmel ne fournit pas ses encadrants et que de nombreux postes sont vacants par exemple dans la maintenance. De plus, les postes à faible qualification sont et seront de plus en plus remplacés par des machines. L’élévation du niveau d’études est plus que jamais une nécessité pour les jeunes et pour notre économie.
De plus, il y aurait un certain paradoxe à réclamer des services publics en milieu rural et à refuser à Ploërmel un élément structurant du territoire comme un lycée. Ce lycée nous est offert par la Région et par l’Etat… C’est aussi une question d’aménagement du territoire. L’opposition régionale voudrait que ce lycée soit construit à Rennes… Nous n’allons quand même pas tout concentrer dans les grandes villes ! Je défends à l’Assemblée les services en milieu rural qu’ils soient publics (enseignement, administration, CAF) ou privés (médecins, poste, commerces). Un lycée public, c’est aussi le renforcement de l’attractivité de la Ville de Ploërmel et du Pays de Ploërmel. Cela n’est pas neutre en terme de rayonnement de notre territoire. Ploërmel serait la seule ville de France sans lycée public.
Pour toutes ces raisons, je pense que l’implantation d’un lycée public à Ploërmel est une nécessité et j’espère que nous saurons collectivement trouver les moyens de mener à bien ce projet structurant pour notre territoire. La balle est clairement aujourd’hui dans le camp de la municipalité de Ploërmel.