Dégradation des conditions d’enseignement et d’apprentissage au lycée

QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 37670 à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la dégradation des conditions d’enseignement et d’apprentissage au lycée.

Question publiée au JO le : 30/03/2021

M. Paul Molac interroge M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la dégradation des conditions d’enseignement et d’apprentissage au lycée, et notamment en ce qui concerne la classe de terminale. En effet, la récente réforme du lycée ne prend pas en compte la progression graduelle des élèves sur les deux années de première et de terminale. Les enseignants remarquent qu’au travers d’enseignements spécialisés, ils doivent aborder des notions et des thématiques plus approfondies, mais le temps qui leur est imparti ne leur permet pas d’enseigner correctement le programme qui a été étoffé. Beaucoup ont véritablement l’impression de survoler le programme et craignent que cela ne vienne creuser les écarts entre les bons et les moins bons élèves. En outre, selon les enseignants, les premières épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat, planifiées en mars et qui comptent pour un tiers de la note finale, sont programmées trop tôt dans l’année. Effectivement, les terminales, au fur et à mesure qu’ils acquièrent de nouvelles connaissances, montent intellectuellement en puissance, ce qui leur permet de maîtriser in fine le développement d’un raisonnement et de l’argumentation ; compétences encore difficilement acquises en mars. Selon de nombreux enseignants, décaler ces épreuves en mai ou en juin permettrait aux élèves d’être mieux préparés intellectuellement mais également de bénéficier de davantage de temps pour assimiler le programme. En outre, le calendrier prévoit le passage d’un grand oral en juin, comptant pour 10 % pour le baccalauréat général et 14 % pour le technologique, alors qu’aucune heure de cours n’est dédiée à sa préparation. La réforme du baccalauréat prévoit également que 40 % de la note finale soit constituée de contrôle continu. Ces nouvelles modalités se révèlent particulièrement anxiogènes pour les lycéens. En effet, beaucoup vivent le contrôle continu comme une pression permanente. Dans le même temps, ils doivent faire face au stress de la sélection via ParcourSup qui les amène à grandement se questionner sur leur avenir qu’ils considèrent, dans ce contexte de crise sanitaire et économique, comme très incertain. De nombreux syndicats du monde l’éducation, des représentants des lycéens, des fédérations et associations de parents d’élèves dénoncent cette situation et demandent un réaménagement des épreuves du baccalauréat. Aussi, il lui demande de bien vouloir présenter les dispositions que le Gouvernement entend mettre en œuvre pour améliorer les conditions d’enseignement au lycée, pour garantir une bonne préparation des élèves en vue d’atténuer l’aggravation des inégalités de réussite scolaire.

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