Affaires Vecchi. « Elle remet en cause les libertés fondamentales »
Vincento Vecchi est un italien qui vit depuis maintenant plus de 10 ans dans notre région.
Cet homme parfaitement intégré chez nous a défrayé la chronique pour ses ennuis avec la justice italienne.
10 ans de prison pour avoir participé à une manifestation
Rappelons d’abord les faits. Vincenzo a participé en 2001 à une manifestation dans le cadre du G8 à Gênes. Cette manifestation fut émaillée de violences et de dégradations. La justice italienne a condamné Vicenzo à plus de 10 ans de prison simplement pour avoir participé à cette manifestation en vertu d’une loi promulguée sous la dictature fasciste mussolinienne en 1930. Cette loi tient tous les participants à une manifestation comme responsable collectivement des dégradations survenues quand bien même ils n’y auraient pas participé ….
« Contraire aux règles du droit »
Cette condamnation est contraire à toutes les règles du droit. D’abord, on ne peut condamner quelqu’un que si on peut prouver qu’il a effectivement participer aux dégradations ou violences. La justice italienne n’a jamais pu le prouver. Ensuite, la peine doit être proportionnée au délit. Une peine de plus de 10 ans n’est pas proportionnée à ce genre de délit. Elle correspond à des crimes pas à des dégradations. Le chef d’accusation pour Vincenzo est qu’il aurait pris des bastings sur un chantier pour les mettre sur la voie publique, ce que la justice italienne n’a d’ailleurs pas pu prouver.
Vincenzo s’est donc réfugié en France pour échapper à cette condamnation injuste. La justice italienne a demandé son extradition. La justice française l’a logiquement refusé par deux fois. Cependant, la cour de justice européenne a sommé la justice française de remettre Vincenzo aux autorités italiennes au prétexte de l’harmonie des justices européennes.
« S’inquiéter de cette dérive »
Le moins que l’on puisse dire c’est la Cour de justice européenne a mal choisi son affaire. Elle remet en cause des libertés fondamentales dont celle de manifester. Elle remet en cause les droits de l’homme et les fondements de notre droit. On ne peut que s’inquiéter de cette dérive qui consiste à vouloir condamner des personnes pour des délits commis par d’autres car le fondement de notre droit est bien l’individualisation des peines. Il n’est pas difficile de comprendre que ce genre de loi permet de condamner n’importe qui pour n’importe quoi. Je suis très attaché à la liberté pour les citoyens d’exprimer leur opinion. Les limitations à cette liberté fondamentale ne peuvent se faire que pour des actes prouvés, graves et dans un cadre d’individualisation des peines. On est responsable de ses actes pas de ceux des autres. Vous pouvez imaginer facilement les entraves à la liberté de manifester que ce genre de décision de justice peut générer.