Habitat en Morbihan : une réflexion menée pour faciliter l’accès au logement
Attentif aux enjeux liés à l’habitat dans notre région – c’était d’ailleurs l’un de mes thèmes prioritaires durant la campagnes des dernières élections législatives – , j’ai convié de nombreux élus et acteurs du logements morbihannais à partager leurs constats et réfléchir sur les moyens de limiter la spéculation immobilière et de faciliter l’accès au logement, en Bretagne, en particulier pour les jeunes actifs.
La pression foncière et immobilière s’est intensifiée de manière conséquente
Tous étaient unanimes : depuis 2020, la pression foncière et immobilière s’est intensifiée de manière conséquente. Le contexte de crise sanitaire, puis économique, liée au Covid, auquel s’est ajouté les conséquences de la guerre en Ukraine, ont entraîné une hausse des prix des biens immobiliers et fonciers qui, couplé à l’augmentation des prix de l’énergie, des matériaux et de la main-d’œuvre, font qu’il est de plus en plus difficile d’acheter, et même de louer, en particulier pour les jeunes actifs.
Pour approfondir ce sujet transversal et transpartisan mais aussi partager les points de vue, j’ai sollicité différents intervenants : Anne Le Hénanff, députée de la 1ère circonscription ; Annaïg Le Meur, rapporteure d’une proposition de loi « visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue », Yves Bleunvenn, président de l’association des maires du Morbihan et Jean-Félix Aquaviva, député corse très investi sur la question du logement.
De nombreux facteurs expliquent la pénurie de logements
Impact de la fiscalité sur les résidences secondaires, des nouvelles réglementations d’urbanisme (SCOT, PLU…), évolution des normes dans le domaine de l’habitat, de l’accroissement du logement touristique de courte durée, de l’augmentation significative du nombre d’étudiants, du manque de logement sociaux, hausse des taux des crédits immobiliers… De nombreux facteurs, mis bout à bout, expliquent la pénurie de logements à laquelle nous sommes confrontés.
Comment agir face à ce constat ? Jean-Félix Aquaviva, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse, région particulièrement touchée par la spéculation foncière et immobilière avec des « zones où les résidences secondaires représentent jusqu’à 80 % du parc de logements », et où les« différences de pouvoir d’achat sont en défaveur des résidents insulaires », a présenté sa Proposition de loi relative à l’évolution statutaire de la collectivité de Corse visant à lutter contre ces phénomènes sur l’île.
Une proposition corse qui pourrait inspirer…
Sa proposition prévoit notamment de créer un droit de préemption spécifique pouvant être exercé par le président du conseil exécutif de Corse, ainsi qu’une taxe sur les résidences secondaires, dont le produit reviendrait à l’Assemblée de Corse. Le projet prévoit également la création de zones prioritaires au sein du plan d’aménagement et de développement durable de la Corse, le Padduc, qui permettrait d’empêcher toute construction de logement à des fins de résidences secondaires ou de locations saisonnières non professionnelles.Une proposition de loi qui a d’ailleurs été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, et cela malgré l’avis défavorable du Gouvernement.
Sa proposition pourrait inspirer les travaux menés par les différents parlementaires bretons en vue de rééquilibrer l’accès au logement, notamment pour les jeunes actifs travaillant sur le territoire. C’est finalement tout un système lié à l’habitat qui mérite d’être repensé et régulé en étant le plus pragmatique possible.