Nouvelle-Calédonie : Un processus irresponsable
Mardi 14 mai, à la suite de longs débats, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant à modifier le corps électoral pour les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie.
Ce texte, qui doit encore être soumis à une approbation par le Congrès, est une remise en cause de l’accord de Nouméa, qui avait permis d’instaurer la paix et la sécurité sur l’île.
Ce corps électoral spécifique, écartant une partie des électeurs de Nouvelle-Calédonie, est certes d’un point de vue strictement et purement démocratique une anomalie. Mais il trouve sa justification dans l’histoire de l’archipel et des populations qui l’habitent. Ainsi que de la colonisation française depuis 1853 sur ce territoire occupé depuis des millénaires par les Kanaks.
Comme je l’avais indiqué dès l’examen de ce texte en commission la semaine dernière, il menace la stabilité et la paix sur le territoire ainsi que l’ordre public. Malheureusement, dès l’annonce vote, le combat pour la liberté a entraîné des pertes en vies humaines, une issue inacceptable en toutes circonstances. Qu’elle qu’en soit la cause, les crimes et les atteintes aux biens et aux personnes ne seront jamais une solution. Malgré tout cela était malheureusement prévisible et je regrette que le Gouvernement ait été sourd face à ce risque.
En permettant à des personnes venues de l’Hexagone de décider du destin de la Nouvelle-Calédonie juste parce qu’elles changent de résidence, on assiste à un retour en arrière dans la reconnaissance des minorités kanaks et une remise en cause du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’ONU considère la Nouvelle-Calédonie comme un territoire à décoloniser. Il est impératif de s’engager résolument dans ce processus et de négocier un accord global avec toutes les parties concernées pour rétablir la paix sur l’île.
Paul Molac.