Le cheval breton
J’ai assisté au Concours du Cheval Breton de Saint-Marcel. Le syndicat des éleveurs de chevaux Bretons organise en effet tous les ans des concours qui sont l’occasion d’entretenir les liens entre les éleveurs et participer à la préservation de la race.
Certaines familles sont connues pour être des éleveurs de chevaux bretons comme les Goabier de Sérent, les Moussard d’Augan ou encore les Maubec de Porcaro… Ces passionnés entretiennent, non sans difficultés, une tradition séculaire, celle du cheval breton.
Le cheval Breton fait partie du patrimoine culturel de la Bretagne et on sait l’attachement et la complicité qui réunissent depuis toujours le paysan breton et son cheval. La Bretagne conquérait au 18ème siècle la suprématie dans l’élevage du cheval de travail. L’élevage et le commerce y étaient florissants et le Léon a tiré de l’élevage des étalons, notamment des Postiers, une bonne part de sa prospérité.
Du cheval armoricain des premiers âges au Postier du début de ce siècle, le cheval a évolué. Les croisements à partir des races indigènes ont été nombreux et ont donné des chevaux différents, tous appelés « Bretons ».
Le fleuron de la race est incontestablement le Postier. Depuis le début du 19ème siècle, le monde entier le connaît et l’importe. L’apogée des exportations se situe dans les années 1900-1940. A l’époque, des trains remplis de chevaux quittent la gare de Landivisiau pour toutes les régions de France et prennent le bateau pour toutes les directions du monde. On le retrouvera sur tous les continents : Europe du Sud, Afrique du Nord, Amérique du Sud et même Japon.
Cependant, après la seconde guerre mondiale, les chevaux sont progressivement remplacés par des machines. Les races de chevaux de travail connaissent des difficultés grandissantes. Le principal débouché devient, dans les années 1970, la boucherie qui alourdit le cheval de trait. Cependant, quelque opinion que l’on puisse avoir sur cette question, c’est cette activité qui a permis le maintien des races de chevaux de travail en France.
Depuis quelques années, on cherche à diversifier les usages dans une société où les loisirs prennent de plus en plus d’importance. La race s’allège de façon à développer d’autres secteurs d’activités. Par exemple, l’attelage de compétition et de loisir. Le Postier, avec son chic et ses allures brillantes, revient au goût du jour dans ces compétitions d’attelage. Le cheval Breton est également utilisé dans les spectacles ou encore dans l’éducation avec les enfants ou les handicapés.
Une autre activité se développe également : le cheval territorial. Certaines municipalités dont Questembert et la Chapelle Gaceline utilisent le cheval pour les travaux communaux : ramassage des déchets, entretien des routes, fauche, etc…
Le cheval reste toujours utilisé dans l’agriculture par exemple pour le maraîchage dans les zones légumières. On l’emploie également pour le débardage dans les forêts. Enfin, on le trouve encore dans l’entretien des zones sensibles comme à la forêt de Brocéliande ou les estives dans les Pyrénées.
Le cheval Breton est encore une activité économique importante et la race bretonne est la première race lourde de France. 711 étalons et 5780 poulinières sont en activité. 2603 éleveurs en France dont plus de 1000 en Bretagne. La production principale se situe en Bretagne et dans tout le sud-ouest de la France.
Nombre de naissances :