Cléguerec. Hommage rendu à Anjela Duval
Au mois de mars, on rend hommage à la culture bretonne en pays de Pontivy, Baud et Locminé à travers l’évènement « Miz Meurzh » au cours duquel des stages, des festoù-noz, des veillées, des conférences et des concerts sont proposés au grand public.
C’est dans ce cadre qu’à Cléguérec, un spectacle poétique et sensible a rendu un hommage à une personnalité emblématique de la culture bretonne : Anjela Duval. Un « concert dessiné » en bilingue par la famille Petitplus qui était très délicat et touchant.
Qui est Anjela Duval ?
« Celui qui n’a pas de terre, n’a pas de racines ». Cette affirmation résume parfaitement la philosophie de la poétesse bretonne Anjela Duval. Il faut dire qu’elle est restée fidèle toute sa vie à sa ferme de Traoñ-an-Dour, située sur la commune du Vieux-Marché, dans les Côtes D’Armor.
Issue d’une lignée de paysans, elle y naît le 3 avril 1905 sous le nom de Marie-Angèle Duval. Elle fréquente l’école des sœurs de la commune voisine de Trégrom de six à douze ans et vit une jeunesse rythmée par le travail de la terre et les traditions villageoises.
Mais, c’est dans ces mêmes années que son destin, somme toute classique d’une paysanne bretonne de la première moitié du XXe siècle, prend une tournure artistique. Alors qu’Anjela parle et lit le breton depuis son enfance, elle apprend à l’écrire à l’âge de 46 ans, par l’intermédiaire d’Ivona Martin et des abbés Dubourg et Klerg.
S’ouvre alors à elle une carrière de poétesse. Elle publie ses premiers textes dans des revues en breton comme Ar Bed Keltiek, dirigée par Roparz Hemon, Barr-Heol, de l’abbé Klerg, ou bien Al Liamm, dirigée par Ronan Huon. Ses poèmes, écrits sur des cahiers d’écoliers, racontent sa vie de simple paysanne, attachée à sa terre. A une époque où la langue bretonne cherche une nouvelle place dans une société qui voit le nombre de ses locuteurs natifs diminuer fortement, Anjela devient une porte-voix de sa défense.