Communiqué. Motion de censure : la priorité est de préparer l’avenir
Communiqué
Motion de censure : la priorité est de préparer l’avenir
Pour la deuxième fois dans l’histoire de la Ve République, une motion de censure vient d’être adoptée ce mercredi. La crise politique qui en découle traduit inévitablement la fin d’un cycle.
La décision incompréhensible de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier a exposé le pays à une période d’instabilité politique, économique et financière. Le Président de la République a ensuite nommé un Gouvernement qui ne bénéficiait pourtant pas d’une majorité à l’Assemblée nationale pour pouvoir conduire la politique du pays. Le Gouvernement s’est ainsi retrouvé dans une situation de dépendance vis-à-vis du Rassemblement national.
Par ailleurs, je regrette profondément les invectives, provocations et incidents de séance, issus de tous les bancs, qui se sont déroulés au sein de notre hémicycle durant ces dernières semaines. Les désaccords ne doivent pas empêcher la tenue de débats respectueux et d’échanges apaisés. Il en va de l’image de la représentation du peuple au sein du pays.
Aussi, le contexte difficile que traverse notre pays, l’inquiétude et l’incertitude que ressentent nos concitoyens à l’idée de devoir subir des déséquilibres économiques et financiers me conduisent à faire preuve de prudence.
Je suis et reste un député d’opposition au Gouvernement. Je déplore l’usage de l’article 49 alinéa 3 afin de faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), sans que nous puissions voter. Opposé à ce texte qui va dans le mauvais sens, j’aurais ainsi pu marquer ma désapprobation en raison notamment du sous-investissement pour l’hôpital public et de la désindexation des pensions de retraites sur l’inflation.
Pour autant, une opposition à un texte budgétaire ne signifie pas mécaniquement une censure du Gouvernement, d’autant plus dans un contexte troublé. Il est nécessaire de changer de méthode : plutôt que de débattre autour de la nomination d’une personne providentielle à Matignon, nous devons en premier lieu dessiner une nouvelle majorité en mesure de répondre efficacement aux attentes des Français. J’en appelle donc à des négociations parmi les groupes parlementaires désireux d’exercer le pouvoir et souhaitant sortir notre pays de la crise politique dans laquelle il se trouve.
Nous devons prendre le temps nécessaire à cet effet. Il s’agit ici du préalable à une sortie de crise, avant la tenue des prochaines échéances électorales.
Devant le manque de perspective et craignant de rajouter du désordre et de la confusion, c’est donc en pleine responsabilité que j’ai fait le choix de ne pas voter la censure du Gouvernement.
Paul MOLAC