Conséquences de la 5G et plus globalement des ondes électromagnétiques
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 27421 à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les conséquences de la 5G et plus globalement des ondes électromagnétiques.
Question publiée au JO le : 10/03/2020
M. Paul Molac alerte Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les conséquences que pourrait entraîner le déploiement de la 5G (cinquième génération de téléphonie mobile) et plus globalement sur les risques pour la santé et l’environnement que pourraient avoir les ondes électromagnétiques. En effet, en septembre 2017, plus de 170 scientifiques et médecins de 37 pays ont demandé un moratoire sur le déploiement de la 5G jusqu’à ce que des études d’impact sanitaires et environnementales sérieuses et indépendantes puissent être réalisées préalablement à toute mise sur le marché. Alors que ces travaux scientifiques n’ont toujours pas été conduits et que les impacts sur la santé et sur l’environnement des ondes électromagnétiques n’ont donc pas été évalués, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a délivré des autorisations permettant d’expérimenter l’utilisation de fréquences dans les bandes de fréquence pressenties pour la 5G. Si la cinquième génération de communications mobiles (5G) est présentée comme la « génération de rupture », qui devrait représenter « un bond technologique » ouvrant la porte à une variété de nouveaux usages numériques, aussi bien pour le grand public (démocratisation du streaming vidéo 3D, etc.) que pour les entreprises (développement d’applications de rupture dans tous les secteurs industriels), qu’en est-il des possibles conséquences sur des sujets majeurs tels que la santé et l’environnement ? Si aucune étude n’a été réalisée sur la possible dangerosité de la 5G, des travaux mettant en avant les effets néfastes des ondes 3G sur la santé ont déjà été publiés. Selon l’International appeal Stop 5G on Earth and in Space (appel international pour stopper la 5G sur terre et dans l’espace), « les données cliniques, les preuves expérimentales et les données épidémiologiques accumulées sur des personnes malades ou ayant des troubles de santé tendent à démontrer que les maladies de la civilisation moderne telles que le cancer, les maladies du cœur ou le diabète pourraient être provoquées par la pollution électromagnétique ». Ces recherches ont prouvé que les dommages du rayonnement de radiofréquences causés à la santé humaine pourraient prendre diverses formes, comme des palpitations cardiaques, une altération de l’expression génétique et des lésions de l’ADN, une altération du métabolisme, des déficiences cognitives, des difficultés d’apprentissage et des pertes de mémoire, des incidences sur le bien-être, des cas d’infertilité, des dommages neurologiques, des cas d’obésité et de diabète. L’étude du National Toxicology Program (NTP) publiée en novembre 2018 est elle aussi très révélatrice des risques liés à l’utilisation des smartphones. Pendant plus de dix ans, les chercheurs se sont intéressés aux effets des radiofréquences utilisées dans les téléphones portables 2G et 3G sur les rats. Ils ont observé une recrudescence de cas de tumeurs au cœur, au cerveau et dans les glandes surrénales, ce qui pourrait prouver que les effets des ondes sont néfastes sur potentiellement tous les organes. Il est en outre rappelé que les enfants sont particulièrement sensibles à ces risques de cancer liés à l’exposition aux ondes, leurs cerveaux absorbant entre 1,6 et 3,1 fois plus de rayonnements électromagnétiques. À ce titre, bon nombre de scientifiques demandent aujourd’hui à ce que les ondes soient classées « cancérogènes de classe 1 » et non plus seulement « cancérogènes possibles » par l’OMS. En outre, une étude de 2018 publiée dans Scientific Report avance que les nouvelles gammes de fréquences de la 5G (qui passeront de 6GHz à 120 GHz ou plus à terme) pourraient s’avérer dangereusement déstabilisatrices pour les insectes. En effet, des simulations menées par les chercheurs montrent que l’absorption de ces ondes provoquerait des hausses de la température corporelle de certains insectes, avec à la clef des changements dans leur comportement, physiologie ou morphologie… Alors qu’une analyse d’avril 2019 montre que 40 % des espèces d’insectes sont d’ores et déjà menacées d’extinction, l’expérimentation grandeur nature que constitue le déploiement de la 5G pourrait s’avérer une étape supplémentaire tragique pour les écosystèmes. C’est pourquoi, sachant que les fréquences du réseau 5G, ajoutées à celles déjà déployées par les autres générations de couverture mobile, pourraient considérablement augmenter l’exposition aux rayonnements de radiofréquences des humains, des animaux et des plantes, il demande s’il est envisageable qu’une étude épidémiologique scientifique, complète et indépendante, soit réalisée avant tout déploiement officiel de la 5G.