David Méat, champion de sprintcar France et Europe. La création d’entreprise : un autre défi sportif ?
David Méat, originaire de Mauron, a, depuis plus de dix ans, conquis titre sur titre en sprintcar. Après d’excellents résultats le classant dans les palmarès bretons, puis français et européens, des meilleurs pilotes de sa discipline, il se lance de nouveaux défis. Aux visées de nouveaux podiums s’ajoute l’ambition de faire de sa passion son métier et de créer sa profession sur-mesure, unique dans le Grand Ouest.
La discipline et la réussite d’un champion
David Méat, 28 ans, a commencé les sports mécaniques à 6 ans. De 6 ans à 14 ans, il pratique le motocross et obtient d’excellents résultats. Cette activité, dans laquelle il montre un grand talent, est formatrice. Il y découvre la rigueur et les déplacements dans toute la France avec sa famille qui le soutient totalement dans son aventure sportive. Son parcours est ponctué de nombreuses blessures, inhérentes à cette discipline de vitesse où les chocs sont fréquents et les protections limitées. « J’ai stoppé le motocross à cause des blessures trop fréquentes. J’ai essayé le kart grâce à un cousin. J’ai accroché tout de suite. Je me suis donc lancé dans le cross-kart à 15 ans, et depuis — j’ai 28 ans aujourd’hui — je n’ai pas arrêté. » Il excelle très vite, notamment sur le circuit Marcel-Moulineuf, à Mauron, fort des bases et de l’expérience du motocross. Son investissement est total : entraînements de sport pour une moyenne de 15 heures par semaine, recherche de sponsors, préparation mécanique, hygiène de vie. « Être bien entouré, bien préparé, est primordial. C’est tout, mis bout à bout, qui m’a permis d’atteindre ce niveau. » La condition physique est d’une importance capitale, et ce, à plusieurs niveaux. « Je fais beaucoup de sport, notamment d’endurance. Cela aide beaucoup à la concentration. Si une course dure en moyenne 5 minutes, il faut savoir que c’est l’équivalent d’un sprint et que le cœur monte très haut dans les tours. » Son esprit de compétition le rattrape même dans ses entraînements. En effet, il s’est mis au cyclisme, sous les couleurs du club de Loudéac, et s’est laissé prendre à l’engrenage des courses, montant très vite en catégorie supérieure. « Dès ma première saison, j’ai remporté trois courses. Je suis alors monté de deux catégories. Je fais 10 à 12 heures de vélo par semaine, plus les courses. C’est un sport très drastique, très exigeant. » Il partage désormais son année en deux temps : une moitié consacrée au vélo, une autre au sprintcar, selon les saisons propices à chacune des activités.
L’objectif d’un titre européen en 2020
« En 2020 sera créé un premier championnat européen. J’ai changé de constructeur pour pouvoir y participer. Après 12 ans chez Roscross, j’ai signé chez Kamikaz. Je suis désormais pilote officiel chez eux, ce qui me permet de participer aux championnats d’Europe officiels, et bien sûr aux championnats de France. » Il part donc pour cinq courses en Europe (deux en France, une en Allemagne, une en Italie et une en République tchèque) et le Championnat de France, soit une quinzaine de courses dans l’année. Sa carrière est gérée avec une exigence professionnelle, une méthode et une rigueur qui se rapprochent de celles nécessaires à un chef d’entreprise. « Il faut être très attentif aux relations avec les sponsors et avoir un comportement exemplaire, puisque l’on porte leurs couleurs et que l’on contribue à leur image. Le milieu des sports automobiles coûte très cher, donc savoir entretenir de bonnes relations est primordial. À côté de cela, il ne faut rien négliger, rien laisser au hasard. On ne peut pas faire semblant ou se donner à moitié : il faut être toujours à 200 %… Croire en ses rêves et mettre absolument tout en œuvre pour les réaliser. »
De la passion à la profession
David Méat a le projet de créer son activité professionnelle. Il consacrera une grande partie de l’année 2020, en plus de la compétition, à une formation pour devenir moniteur dans le sport automobile. Il suivra ce cursus au Mans, en alternance avec des stages, avec l’objectif en ligne de mire de créer une activité quasi inédite : coach freelance en sports automobiles. En effet, il existe bien des professionnels attachés à des circuits, mais aucun en indépendant. « J’ai déjà eu l’occasion de faire des coachings, mais de manière occasionnelle. Je me suis rendu compte qu’il y avait de la demande. C’est vraiment une activité de niche, mais je pense qu’il y a une place à prendre. Je connais désormais beaucoup de monde dans le milieu — depuis 13 ans ! —, mes bons résultats ont fait parler de moi… J’ai donc envie de tester mon activité. Jusque-là, j’ai joué la sécurité en prenant un emploi de commercial industriel après un master en commerce et marketing à Rennes. Cela m’a donné une première expérience, mais la passion me rattrape et j’ai vraiment envie de me lancer. Je veux mettre en place une offre qui n’existe pas dans la région et faire de ma passion mon métier. » Son offre sera très vaste, autant que peuvent l’être les besoins des amateurs de sports automobiles, qu’ils soient débutants ou expérimentés : préparation physique, conseils pour la mise au point du véhicule, coaching en nutrition, organisation de sessions de pilotage sur circuit, conseils de pilotage en situation…
À 28 ans, après déjà 22 ans de compétition et de sport de haut niveau, David souhaite non seulement poursuivre ses aventures sportives, mais aussi partager son expérience et son expertise. De l’esprit sportif à l’esprit d’entreprise, il n’y a parfois qu’une passerelle à poser.
Suivre David Méat : https://www.facebook.com/meatdavid/