Défense de la reconnaissance des minorités dans la Constitution
Jeudi soir nous avons débattu sur la reconnaissance des peuples et des langues régionales dans la Constitution. Pour ma part, j’ai défendu plusieurs amendements, notamment en breton, pour prouver par l’exemple l’existence de minorités linguistiques, dont la négation par la Constitution ne supprime pas pour autant le fait implacable de leur réalité.
M. Paul Molac. Les discussions de ce soir montrent bien que nous avons des difficultés avec la diversité et l’organisation territoriale. Lier les deux mènerait, selon certains, à la fin de la République. Pour ma part, je ne le crois pas.
Je propose de reconnaître les communautés historiques et culturelles vivantes. J’arrive très bien à comprendre que le peuple, je dirais même le peuple politique, soit un et indivisible, car c’est de là que nous tirons notre légitimité politique. Sur ce point, je suis même d’accord avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui prouve à quel point je peux me montrer consensuel, de temps en temps ! En revanche, je conteste que, dès lors qu’il y a un peuple, on ne puisse plus reconnaître de minorités.
M. Jean-Luc Mélenchon. Quelles minorités ?
M. Paul Molac. Une minorité culturelle, par exemple.
M. Guillaume Larrivé. En République, il n’y a pas de minorités !
M. Paul Molac. On peut aisément montrer ce qu’est une minorité linguistique. (M. Paul Molac prononce quelques mots en breton.) Quand je parle breton, je pense que tout le monde l’entend, ici !
M. Sébastien Jumel. Pardon, mais je ne comprends rien !
M. Paul Molac. Il existe donc bien une minorité linguistique. Or celle-ci n’est ni reconnue ni protégée, et il est même parfois très compliqué de mettre en place certaines protections. Je rappelle que les langues de France sont toutes classées en grand danger d’extinction par l’UNESCO – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, sauf le basque, qui est simplement en danger d’extinction.
On voit donc bien que ce refus politique devient aussi un refus culturel, et c’est ce que je ne comprends pas et que je conteste. Je propose donc cet amendement, qui permettrait effectivement, à mon sens, de reconnaître des minorités, qu’elles soient linguistiques ou culturelles.