Gaëlle Leduc, triathlète : De la fontaine de Barenton aux volcans d’Hawaï…
Le 28 octobre 2018, à l’autre bout du monde, Gaëlle Leduc, Concorétoise, a remporté un titre de championne du monde de triathlon XTERRA. Si elle est indéniablement sportive, la jeune femme, qui réside désormais en Loire-Atlantique, n’a découvert la triple discipline qu’en 2015. En trois années, avec plaisir, curiosité et goût du défi, elle a atteint un niveau qui l’étonne encore.
Le sport : plaisir, partage, passion
Originaire de Concoret, Gaëlle Leduc y a fait sa scolarité : l’école primaire à Concoret, le collège à Mauron et le lycée à Guer-Coëtquidan. Elle pratique des activités sportives autour de chez elle – la forêt de Brocéliande étant pour elle un terrain de jeu idéal – et dans le cadre de sa scolarité. Arrivée en IUT, elle se met au badminton et pratique la course à pied ainsi que la natation régulièrement, seule. C’est après son école d’ingénieur qu’elle commence le VTT. Ils s’y mettent à deux, avec Vincent, son compagnon. « On faisait des balades, entraînements, randonnées à deux, sans coach et sans club. » C’est en s’installant à Saint-Sébastien-sur-Loire, chacun avec un emploi et la certitude de pouvoir prendre des engagements, qu’ils rejoignent un club de triathlon. Ils prennent leur licence au Trivéloce de Saint-Sébastien en septembre 2016. « Pour nous, cela reste du loisir, on aime être avec les gens du club. On n’a pas de coach à part ou quoi que ce soit. On se motive à deux et en pensant aux personnes que l’on va retrouver. C’est ce qui nous fait tenir l’hiver, quand il fait froid et que la motivation est moins présente. » L’efficacité est au rendez-vous, puisqu’ils pratiquent la course à pied le mardi soir, nagent le mercredi et le vendredi soir, et pédalent le samedi ou le dimanche. « Et à côté de cela, je m’entraîne sur ma pause le midi. Dans une semaine idéale, sans rendez-vous ou déplacements, je fais deux courses à pied et deux séances de natation en plus. » Les « bonnes » semaines, Gaëlle enchaîne 8 à 10 séances, pour 10 à 15 heures de sport par semaine. « L’avantage de partager cela en couple, c’est que nous pouvons vraiment vivre notre passion. »
La compétition : des défis « au petit bonheur »
« Nous avions décidé de participer à deux courses qualificatives pour les championnats du monde d’Hawaï. L’objectif était de le faire pour le plaisir, avec les amis. Mon but, pour cette année, était simplement de terminer la course. C’était la première fois que je faisais des XTERRA Full ! J’avais déjà pu m’essayer sur la version XTERRA Lite l’année passée, où j’avais terminé deuxième » explique Gaëlle. Les XTERRA sont un concept de triathlon version nature, avec de la nage en eau vive (1 500 m), du VTT (35 à 40 km) et du trail (10 km). Le label américain est réputé pour la difficulté de ses épreuves. Gaëlle tente sa première course, à Namur, en Belgique, et s’essaie, pour la seconde au XTERRA France dans les Vosges. « À ma grande surprise, je me suis qualifiée sur les deux. Cela a étonné tout le monde ! » raconte-t-elle. Tout le monde sauf Vincent, son compagnon, qui non seulement la savait capable de réussir la course, mais aussi d’y exceller. Pendant l’été, en urgence, elle organise son voyage pour Hawaï. Autorisée à participer aux championnats du monde, elle doit s’y rendre par ses propres moyens et payer sa participation. « Je tiens vraiment à remercier tous ceux qui m’ont aidée : la commune de Concoret, le Crédit Mutuel de Mauron (ma banque), Véolia Eau (mon entreprise), mes collègues, le Trivéloce (mon club), ainsi que mes amis et ma famille au travers d’une cagnotte participative. »
L’exploit : de l’océan aux sommets de l’île Maui
« Les jours précédant la course, il avait beaucoup plu, d’où un terrain très boueux et très difficile. Le jour J, l’océan était très agité. Il a fallu nager dans des vagues allant jusqu’à 3 ou 4 mètres de hauteur. Ce n’est pas pour rien qu’Hawaï est réputée pour le surf ! Certaines personnes se retrouvaient prises dans la vague et ramenées malgré elles sur le rivage. La natation a été très compliquée. Quand je suis sortie de l’eau, j’étais contente de retrouver mon VTT : c’est ma partie favorite. Je l’ai faite avec mon VTT, acheté et préparé à Plélan-le-Grand, chez Dzumac. Merci, Fred ! Mon point fort et ce que je préfère, c’est la montée. J’ai doublé beaucoup de monde, mais je n’avais aucune idée de qui je doublais, car tout le monde était couvert de boue, dossards et tatouages. Je ne savais pas du tout à quelle place j’étais. » Vincent, lui, suivait sur place et via internet. Quand elle finit la partie VTT, il lui annonce qu’elle est deuxième, à 3 minutes de la première. « J’étais contente de cette deuxième place. Mon but était de la garder. Je ne pensais vraiment pas pouvoir rattraper 3 minutes… » La course se situe dans les bois, avec une dernière ligne droite sur la plage. À la sortie de la végétation, Vincent attend de voir apparaître Gaëlle. À côté de lui, le compagnon de sa concurrente espère aussi. Qui sera la première à apparaître ? C’est Gaëlle. « À ma grande surprise, alors que je suis à 1 km de l’arrivée, Vincent m’annonce que je suis en tête. Pour les 100 derniers mètres, il m’a donné le drapeau breton pour que je franchisse la ligne d’arrivée avec. En bons Bretons que nous sommes, nous en avions apporté un. C’était génial de voir que tout le monde le connaissait : ça a été un tonnerre d’applaudissements ! » En 4 heures et 32 minutes, Gaëlle a achevé l’épreuve et remporté un titre de championne du monde dans sa catégorie d’âge (25-29 ans).
Gaëlle ne compte pas s’arrêter là, et ce n’est pas tant l’esprit de compétition qui parle que le goût du sport et l’envie d’aventures à deux. « En 2019, nous ferons un nouveau XTERRA. Il y en a partout en Europe, on pourra en faire un ou deux, cumulés avec des vacances. Nous pensons aussi faire les championnats de France de Run & Bike : ils se passeront à Grand-Champ, près de Vannes. Je voudrais aussi refaire le challenge des vétathlons brétiliens : 4 courses de VTT/trail en Ille-et-Vilaine. » Les séjours en Bretagne de ce couple de sportifs seront d’autres occasions d’excursions sportives de plein air : nage dans l’océan atlantique du côté de Quimper, dans la famille de Vincent ; VTT en Brocéliande, entre Concoret, Paimpont et Tréhorenteuc, dans la famille de Gaëlle.