Pourquoi le pacte de stabilité est un pacte de gauche
J’ai voté pour le plan de stabilité proposé par le Premier Ministre, Manuel Valls. Explications.
Nous avons tout entendu sur le pacte de stabilité. L’UMP réclame, à corps et à cris, la baisse des dépenses qu’elle n’a pas su faire pendant les dix dernières années où elle était au pouvoir. Comble de mauvaise foi, elle refuse de voter pour le plan d’économies proposé par Manuel Valls, c’est trop peu à ses yeux…
Une partie de la gauche se refuse à faire des économies pour une hypothétique reprise de l’activité économique basée sur des politiques keynésiennes dont on sait fort bien qu’elles ne relancent plus l’économie dans un monde globalisé et qu’elles contribuent à creuser les déficits budgétaires et commerciaux. Depuis Raymond Barre, elles ont contribué à creuser progressivement notre déficit budgétaire, voilà donc plus de 40 ans que nous vivons à crédit. Le résultat on le connaît : le paiement des intérêts de la dette représente 46 milliards d’euros soit plus que le budget de l’Éducation nationale. Face à cette situation, si nous continuons la fuite en avant, ce sont nos enfants qui paieront l’addition et notre modèle social qui disparaîtra.
Pourquoi ce plan est-il un plan de gauche ?
Je donnerai trois raisons principales qui montre que ce plan représente les valeurs de la gauche : la maîtrise des déficits publics ; la solidarité envers les plus faibles ; enfin des politiques de mouvement opposées au conservatisme.
La maîtrise des déficits publics est une marque de fabrique de la gauche et c’est une promesse de campagne de François Hollande.
Dans les quarante dernières années, seuls deux premiers ministres ont fait baisser les déficits publics : Michel Rocard et Lionel Jospin. La gauche préfère favoriser le travail à la rente. L’accumulation des déficits est une aubaine pour les banques donc ceux qui vivent des placements. Elle ne favorise pas les plus modestes qui vivent quant à eux de leur travail. La droite laisse donc filer les déficits, comme l’a fait le gouvernement de Nicolas Sarkozy avec une augmentation de 600 milliards de la dette en 5 ans. Pourquoi, si la France était en cessation de paiement comme l’a dit Fillon en 2008, l’UMP n’a-t-elle pas pris les mesures nécessaires ?
La gauche favorise le travail en soutenant l’appareil productif et les entreprises alors que la droite préfère soutenir la finance. Le CICE et le pacte de compétitivité visent à redonner des marges aux entreprises pour favoriser l’emploi. Il existe effectivement un problème dans le ciblage des aides car le Conseil constitutionnel s’appuie sur la notion d’égalité contenue dans la Constitution pour casser les mesures qui sont ciblées sur un type d’entreprise particulier. C’est regrettable, mais la gauche n’a pas la majorité des 3/5è pour changer la Constitution. Pourtant, nous devons favoriser notre industrie et notre agriculture qui sont le meilleur rempart contre la finance toute puissante et contre les crises. Elles sont également le pilier de la vitalité de nos territoires ruraux.
Ce plan préserve les plus faibles
J’ai été sensible au fait que les retraites les plus faibles, jusqu’à 1200 € ne soient pas touchées par le plan. Je sais que la plupart des retraités en Bretagne centrale sont en dessous de ce seuil et qu’ils ne doivent pas être impactés.
Dans le même souci de préserver les plus faibles, un effort est fait sur la baisse des cotisations salariales sur les salaires de façon à redonner un peu de pouvoir d’achat. Enfin, les fonctionnaires de catégories C ne seront pas touchés par ce plan.
Je sais que ce n’est pas satisfaisant, mais dans une économie qui ne crée pas de richesses on ne peut guère faire mieux.
Une politique de réforme
La politique de réforme ce n’est pas celle que la droite réclame. La droite réclame une baisse des fonctionnaires sans se soucier des services qu’ils rendent. Elle veut une réforme des retraites pour élever le nombre d’années de cotisations à 45 ans et le départ à la retraite à 65 ans. Elle veut lever les barrières aux licenciements.
La réforme de Manuel Valls continue de préserver les secteurs importants comme l’éducation, la santé et la sécurité. Je rappelle que nous avons mis fin à la Réduction générale des politiques publiques (RGPP).
Le Premier Ministre propose une vraie régionalisation avec des pouvoirs accrus pour les régions et en particulier le pouvoir réglementaire pour l’économie et l’aménagement du territoire. Il propose également une véritable simplification administrative avec la disparition programmée des conseils départementaux. Il s’agit de rationaliser un système administratif très complexe, comprenant de nombreux doublons qui génèrent des dépenses sans donner un meilleur service à la population. Cette réforme tant attendue depuis Jean-Pierre Raffarin, voir depuis plus longtemps encore, va enfin voir le jour.
Pour terminer, le Gouvernement poursuit sur la voie difficile mais nécessaire de la transition énergétique et écologique. Les propos de Ségolène Royale sont d’ailleurs encourageants dans ce domaine.
Voilà pourquoi j’ai voté pour le plan de stabilité de Manuel Valls. Je suis bien conscient de ses limites et des efforts que cela demande. Cependant certaines économies se feront en abandonnant des projets d’infrastructures inutiles et coûteux. Il faut savoir éviter la politique politicienne de droite comme de gauche pour œuvrer dans l’intérêt général qui est la préservation de l’appareil productif et de notre modèle social qui en découle.