Réunification de la Bretagne : Non, le débat n’est pas clos !
Depuis quelques jours nous assistons à une passe d’armes interposée entre le Président de l’Assemblée nationale et Nantais François de Rugy et la Présidente de la Région Pays-de-la-Loire Christelle Morançais sur la question de la réunification. François de Rugy, fidèle à son positionnement de longue date, a appelé de ses vœux la réunification du département de la Loire-Atlantique avec la Région Bretagne, « le plus tôt sera le mieux ».
Les propos de Christelle Morençais estimant que « le débat est clos » amènent quelques réflexions. Non, le débat n’est pas clos, en particulier par les principaux intéressés, à savoir les habitants de Loire-Atlantique qui n’ont jamais pu s’exprimer démocratiquement sur cette question, alors que tous les sondages depuis plusieurs décennies montrent un soutien largement majoritaire à la réunification.
C’est pourquoi je soutiens les demandes de référendum sur ce point et salue le travail réalisé par l’association Bretagne réunie pour collecter les 100 000 signatures nécessaires en Loire-Atlantique, ainsi que les votations effectuées dans plusieurs communes par l’association Dibab. Dans aucun autre pays européen, il n’aurait été imaginable de découper une région historique, cela aurait été un scandale. Je soutiens donc l’appel à manifester le 29 septembre à Nantes lancé par l’association 44=BZH.
Car le problème existe toujours et les grandes perdantes de ce découpage régional sont la Loire-Atlantique et la ville de Nantes. Elles ont perdu coup sûr coup la ligne LGV Le Mans-Nantes et l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, que l’on ait été pour ou contre. Avec la Loire-Atlantique dans la région Bretagne, l’aménagement ferroviaire aurait été tout autre. Le destin économique et le niveau des infrastructures de la Loire-Atlantique sont, qu’on le veuille ou non, liés à la péninsule bretonne. C’est une des raisons de la difficulté des élus des Pays-de-la-Loire à avancer main dans la main pour les sujets structurants de son territoire alors que leurs intérêts sont divergents. La question autour de l’Aéroport d’Angers en est une illustration. Dommage que la région Pays-de-la-Loire ne l’ait pas compris, alors que la majorité de ses départements a tout à gagner à se rapprocher de la région Centre-Val de Loire.