Réunion à l’Élysée pour évoquer les langues régionales
Accompagné des députés européens Jean-Jacob Bicep et François Alfonsi, j’ai été reçu à l’Élysée vendredi 5 avril par deux conseillers de François Hollande.
Nous avons exprimé notre extrême déception suite à la décision du Président de la République de retirer la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires de la modification constitutionnelle qui sera proposée au Congrès dans les mois à venir. En agissant de la sorte, François Hollande a renoncé à une promesse explicite, la 56ème de son programme électoral. Il a ainsi donné un signal extrêmement négatif aux défenseurs des langues et cultures régionales. Cette décision, brutale et inattendue, apparaît comme un revirement. Si la future proposition de modification de la Constitution devait exclure définitivement toute proposition en leur faveur, le quinquennat de François Hollande serait alors celui du coup de grâce donné à des cultures séculaires qui participent à la diversité du patrimoine culturel européen.
En effet, les langues régionales et minoritaires ont un besoin urgent d’une autre politique, notamment éducative et culturelle, pour sauvegarder leur patrimoine et pour espérer le transmettre aux générations futures. Dans le cadre constitutionnel de la France, s’il reste en l’état, le constat est sans appel, confirmé scientifiquement par l’Unesco : les langues régionales sont condamnées à la disparition.
Nous avons donc insisté pour qu’une proposition nouvelle soit élaborée, qui permette aux collectivités sur le territoire desquelles des langues régionales ou minoritaires sont en usage de mettre en œuvre des plans de réappropriation linguistique ambitieux. Il faut enfin lever les obstacles multiples que la constitution jacobine oppose actuellement à la volonté démocratiquement exprimée par ces territoires pour donner des moyens et un véritable statut à leur langue régionale. Telle était, dans son esprit, la promesse du candidat Hollande. Il est insupportable de la voir ainsi « passer à la trappe » !
Notre démarche a été reçue favorablement. Nous avons été écoutés. Nous saurons, dans les semaines à venir, si nous avons été entendus.
Paul Molac