Saint-Congard. Randonnée nocturne de théâtre de sentier
Un vendredi soir à Saint-Congard.
Même si la pleine lune promet de s’élever à l’horizon, les loups garous se font rare. Pourtant, dans la moiteur d’une fin d’après-midi, on apprécierait un soupçon de frisson. (Avec des glaçons, s’il-vous plaît. Merci.)
Sur le chemin de halage, un petit groupe chemine. Tranquille, il se laisse guider par l’intendante des cuisines de Nominoë.
Grave erreur.
Par une nuit de pleine lune, ne jamais faire confiance à qui ce soit ! Et surtout pas à cette personne. Elle n’a qu’une idée en tête : chercher/quémander/voler des épices pour sa prochaine potion magique.
Arrivé à Beaumont, le groupe rencontre Régis et Maryse, éclusiers dans une vie antérieure. Grâce à eux, enfin, on comprend le fonctionnement d’une écluse. Pour s’attirer les faveurs de l’intendante, ils lui remettent un bâton de cannelle.
C’est peu. La troupe se dirige vers l’Abbaye de Roga. Revenu du royaume des morts, le révérend père Mobillon attend … Lunettes de soleil et soutane retroussée, Michel inspire le respect. Il connaît tout sur la fontaine d’eau ferrugineuse, la vie et l’histoire de l’Abbaye. Pique-nique dans la clairière. Discrètement, le moine remet un sac de cardamome à l’intendante (un peu sorcière, celle-ci, non ?)
Le sentier monte à la Gléhennaye, le soleil descend à l’ouest. Les silhouettes se détachent sur la ligne de crête. Poésie de l’instant… Puis le groupe retrouve Bernard Premier et son accordéon devant le four à pain du village. Andro et polka piquée : on danse !
L’intendante soustrait au musicien quelques clous de girofle avant de poursuivre vers Coët Leu du Haut, le domaine de Nominoë ! Bernard Second est là, prêt à situer le château du célèbre personnage. Prévenant, il offre un pot de miel à l’intendante (qui simule le mal de gorge) avant de lui indiquer un chemin creux, perdu dans la pénombre. Avec précaution, la petite troupe silencieuse s’y engage. On entend l’eau d’un ruisseau couler sur des accords de harpe. Au bord d’une fontaine, une fée et son apprentie (Cécilia et Rose) se laissent surprendre. Pendant que Cécilia, suggère des vœux pour déclencher la pluie.. (au plus tard dimanche), Rose danse et fait apparaître un sac de gingembre.
L’intendante s’en saisit.
La nuit commence à tomber lorsque que le groupe arrive à Coët-Leu du Bas.
Incroyable ! Nominoë (Bertrand) et Arganthaël (Christelle) sont là, entourés de princesses ( Enora, Christelle, Clémence, Vénus et Millie) prêtes à tout pour entrer à la cour. Même à danser une scottish ! (C’est ça…Une scottish en 849 !)
L’intendante mécontente de cet anachronisme quitte le village précipitamment et presse la marche pour descendre vers un lieu connu d’elle seule. Là, proche d’une croix antique, un magicien (Stéphane) à ses quartiers.. Après plusieurs incantations, il réveille l’esprit sauvage des Dieux Chênes ( Uriell ) qui danse au son du n’goni joué par Philippe. L’intendante, pour une fois reste muette et accepte avec empressement les grains de coriandre offerts.
Nuit noire, lune d’argent.
Sur le chemin du retour, un chevalier de Nominöe, perdu et assoiffé, cherche son chemin.
En échange d’une noix de muscade, il persuade l’intendante d’accepter sa présence.
Il se joint au groupe pour revenir au point de départ de cette aventure : le parking de l’église de Saint-Congard.
Là, accueillis par la cornemuse de David Salaün, du bagad de Malestroit, toute la troupe déguste enfin, la potion magique de l’intendante : l’hypocras, préparée par Beccos-Runos de Guillac
L’association Passeurs et Frères de l’Etre remercie tous les participants cités, Marithé et Jo Aron, pour la logistique et les photos ainsi que le maire de Saint-Congard, Didier Hurtebize pour sa participation et son soutien.