Fête des Battages à Saint-Nicolas-du-Tertre : quand les traditions rassemblent les générations

La Fête des Battages de Saint-Nicolas-du-Tertre se déroulera, pour sa 49e édition, le dimanche 18 août 2019. Portée par le Comité des fêtes et sept associations de la commune, elle réunit des bénévoles de tous âges… de 10 à 90 ans, voire plus !

L’union fait la force, la fidélité et le succès

Si trois coprésidents sont à sa tête, « c’est seulement pour la forme », précisent Yann Danion, Bernard Texier et Jean-Paul Dubois. « Ici, il n’y a pas de notion de hiérarchie, de chef… Il faut une présidence, c’est pour cela que nous sommes là, mais la Fête des Battages, ce n’est pas nous, c’est tous les bénévoles de la commune et des alentours, ceux qui ont contribué à fonder la fête et ceux qui, chacun à leur manière, la font et la feront perdurer. »

L’historique de la fête se perd dans le passé de la commune… 49 ans, et des poussières, plus tôt. À la fin des années 1960, Saint-Nicolas-du-Tertre célébrait la traditionnelle kermesse de l’école privée, à laquelle s’ajoutait une animation autour des battages à l’ancienne. Les envies et initiatives s’étaient alors croisées, provoquant des tensions qui avaient été réglées par le maire de l’époque, Jean Bouédo. Un seul et unique grand événement, fédérateur et multigénérationnel, serait organisé : la Fête des Battages. Elle allait vivre sa première grande édition.

En 2019, elle inclut toujours la kermesse de l’école et s’est bien étoffée. 8 associations s’attèlent à la tâche : le Comité des fêtes qui chapeaute l’organisation, l’OGEC, Arts et Loisirs, la société de chasse, la société de pêche, Soldats de France (association des anciens combattants), l’USNAT (club de foot de Tréal et Saint-Nicolas-du-Tertre) et l’Éternel printemps (club des retraités).

« La fête mobilise la moitié des gens de la commune… Nous sommes 250 bénévoles sur 450 habitants ! La règle est simple : chacun donne le temps qu’il peut et tout le monde est au même niveau, considéré de la même façon. On ne fait pas de différence… Chacun aide selon ses disponibilités et ses contraintes », expliquent les coprésidents.

Les bénévoles sont actifs du jeudi au lundi soir pour tout gérer, sans compter que la fête est préparée en amont pendant toute l’année.

« Notre grande chance est que nos bénévoles sont fidèles… Quand on tombe dedans petit, on n’a plus envie d’en sortir… Je venais enfant, avec mon père, et je suis toujours là ! confie Yann Danion. C’est comme ça que certains, qui ne vivent plus à Saint-Nicolas, calent leurs vacances sur la Fête des Battages… Les conjoints peuvent dire ce qu’ils veulent, certains n’en démordent pas… C’est un rendez-vous incontournable auquel ils se doivent d’assister, en bénévoles ou en visiteurs ! On n’imagine pas ne pas être de la fête ! »

De la réhabilitation d’une vieille locomobile au rassemblement de 4 000 visiteurs

« Ce qui a donné l’idée de la fête des battages, il y a plus de 50 ans, est l’envie de remettre en route la vieille locomobile, retrouvée dans un coin de champ, envahie par les ronces. Avant l’électrification, elle avait servi au moulin, puis, inutile à ce poste, elle était utilisée pour entraîner la batteuse. Ensuite, le matériel a évolué, et elle avait été remisée, tombant à l’abandon. C’est sans doute l’envie de la remettre en marche qui a été à l’origine de tout ! », raconte Jean-Paul Dubois.

L’esprit de la fête s’est alors affirmé comme tel : proposer une animation dans la commune où serait utilisé le vieux matériel resté dans le fond des hangars. Les démonstrations et la redécouverte de la vie au passé des Nicolasiens seraient les fils conducteurs.

« C’est une fête du pays gallo. Les battous défilent avec les vraies tenues portées pour le travail des champs au début du siècle dernier », ajoute Bernard Texier.

Le défilé, mettant en scène un bagad invité, les battous et les machines agricoles marque le début de l’après-midi de fête. Les démonstrations du travail de la terre s’enchaînent ensuite. « Nous montrons l’évolution des battages : avec fléaux, faux, faucheuses, lieuses et moissonneuses… à la main, avec le cheval et avec les vieux engins agricoles, dont la fameuse locomobile », poursuit-il.

Et aussi des vieux métiers !

« Depuis 15 ans, la fête a pris une autre ampleur, passant de Fête des Battages à Fête des Battages et des Vieux métiers, complète Yann Danion. Après la démonstration de battage vient celle de la fabrication de la farine, puis du pain, des galettes et des crêpes, cuits sur place.

Au fil du temps, nous nous sommes diversifiés en montrant la fabrication du cidre avec un pressoir, la traite de la vache et la fabrication du beurre avec une écrémeuse. » Les vieux métiers sont représentés : la vannerie, la menuiserie, le filage de la laine, la dentellerie…

« Nous proposons aussi de récolter des pommes de terre. Elles sont plantées à la saison et, lors de la fête, nous vendons des sacs pour que les gens puissent aller directement récolter leurs pommes de terre dans les champs, ajoute Bernard Texier. Il précise : Il y a même une machine à vapeur qui cuit les pommes de terre sur place (pas celles ramassées le jour même, ce serait trop compliqué) pour la fricassée. »

Le repas du soir est le point d’orgue de la fête. Plus de 1 000 repas sont vendus. Au menu : « fricassée cuite sur place toute la journée ou bœuf gros sel, pour composer avec tous les goûts. » Suivent un feu d’artifice et un bal disco autour de la fouée.

L’édition 2020 se prépare déjà… cinquantenaire oblige ! Les coprésidents recherchent des idées nouvelles et accueillent toutes les bonnes volontés et suggestions.

« Chaque nouvelle personne est un élan pour la fête. Sur le terrain, toutes les générations, même les plus jeunes, sont là, à nos côtés, pour aider… Nous avons aussi envie de les recruter au sein du bureau pour que le succès de cette fête soit toujours au rendez-vous. »

      

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