Recours déposé au conseil Constitutionnel contre la loi sur les langues régionales : Mais de quoi ont-ils bien peur ?

Alors que le délai maximal de quinze jours de promulgation des lois par le Président de la République devait prendre fin dès ce soir, j’apprends que plus de soixante députés, vraisemblablement issus de la majorité, fait qui serait inédit, viennent de déposer un recours au Conseil constitutionnel contre la loi sur les langues régionales, adoptée à une très large majorité (par 247 voix contre 76) le 8 avril dernier.

N’ayant pu à cette heure prendre connaissance du contenu de ce recours, je ne peux émettre de jugement sur les motivations de mes collègues députés à vouloir que le Conseil constitutionnel censure tout ou partie des dispositions contenues dans le texte. Néanmoins, je m’étonne de cette initiative de mes collègues visant à s’attaquer une fois de plus à la promotion et la sauvegarde de nos langues régionales. Mais de quoi peuvent-ils avoir bien peur ?

Si le Gouvernement a montré à de multiples reprises son hostilité à cette loi, je regrette que le Président de la République qui déclarait lui-même à Quimper en 2018 que « La langue française n’est plus menacée par les langues régionales qui ont un vrai rôle à jouer »​, ait attendu le tout dernier moment avant de procéder à la promulgation de la loi, deux semaines après le vote de cette dernière, facilitant de facto la possibilité pour les parlementaires de déposer un tel recours.

Je reste très serein quant à la suite qui sera donné par le Conseil constitutionnel à ce recours contre la loi que je portais. Mais je constate que sur ce sujet, il est toujours nécessaire de se battre afin de sauvegarder nos langues, que les pourfendeurs de la diversité souhaitent voir disparaître.

Paul Molac

 

Lien vers le communiqué : https://twitter.com/Paul_Molac/status/1385307018102296576

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.