Prix Blanche Hermine 2015
Au mois de février dernier, le jury sélectionné par le journal 7seizh m’a fait l’honneur de me décerner le Prix Blanche Hermine 2015. Il s’agissait de mettre en avant la personne politique s’étant le plus distingué dans le combat pour la Bretagne et sa réunification. Le prix m’a été remis par un comité composé de différentes personnalités, parmi elles, Irène Frain.
La procédure de sélection est complexe et elle tient compte des avis des internautes. La question de la réunification ayant été discutée au parlement, plusieurs députés de tous bords politiques, ce sont illustrés sur ce thème : François de Rugy, Thierry Benoit, Marc Le Fur, Jean Luc Bleunven ou encore Jean Pierre Le Roch. Je fus pendant longtemps aux coudes-à-coudes avec mon collègue François De Rugy. Le jury décida de me distinguer ce pourquoi je le remercie.
Je n’avais encore jamais rencontré le sculpteur quimpérois Marc Morvan qui a réalisé la statue. Je l’ai donc invité à venir voir où nous l’avons exposée dans la permanence qui se trouve place de la mairie à Ploërmel. Nous avons signé une convention qui nous permet d’être lauréat pendant un an, puis le prix sera remis en jeu l’année prochaine, pour de nouveaux lauréats sur un nouveau thème.
La réforme des collectivités locales n’a pas abouti à la réunification de la Bretagne. Comme beaucoup je le regrette et je pense que nous avons raté une opportunité. Pour autant, il ne faut tomber ni dans l’abattement, ni dans l’aigreur ou le radicalisme. Il faut faire une analyse sereine de la situation et mettre en place les mouvements et actions qui nous permettront d’arriver à notre but.
Mes interventions lors des différentes lectures de loi ont eu pour objet de remettre en cause cette réforme de la carte des régions. Mais il faut souligner que, malgré la réforme, il n’y a pas eu de fusion de la région Bretagne avec la région des Pays de la Loire. La région Centre-Val de Loire est laissée seule également. Nous avons ainsi trois régions qui sont en continuité géographique. Une évolution est donc possible. Cette évolution, nous le voulons, nous l’espérons, doit être la réunification de la Bretagne à 5 départements et la constitution d’une grande région Val de Loire. C’est encore possible car les efforts de tous nous ont empêchés d’avoir le sort non enviable des Alsaciens.
Premier problème, où se prendra cette décision ? Même si cela est regrettable, il faudra un vote du parlement français. Un vote sera nécessaire à l’Assemblée ou au Sénat. Il sera donc nécessaire de peser sur les élections législatives et sénatoriales pour avoir des élus issus de nos territoires qui soient favorables à cette option. Comment peser dans ce type d’élections ? C’est là une question essentielle car l’alternance droite/gauche ne représente pas un intérêt majeur. La droite et la gauche françaises sont aussi jacobines l’une que l’autre. Il faudra donc un pôle important d’élus très motivés et qui feront de cette question une priorité, quitte à voter contre leur propre groupe ce qui n’est pas si aisé. Cette condition est nécessaire mais elle n’est pas suffisante. D’ailleurs, lors des différentes lectures, les députés bretons ont été globalement présents et motivés. Pas tous hélas.
La deuxième condition concerne les élus des Pays de Loire et du Centre. Il faut pouvoir rassembler sur cette volonté de réunification les élus de Loire-Atlantique. Le seul qui se soit véritablement engagé avec conviction et détermination pour la réunification, c’est François de Rugy. Dans un second temps, il faut convaincre les autres élus que leur avenir n’est pas d’être dans le sillage ou plutôt la dépendance de la métropole de Nantes. Leur avenir se situe, à mon sens, dans un développement local, concerté avec les espaces ruraux, urbains et périurbain de leur territoire proches. Comment expliquer par exemple qu’Angers développe de multiples partenariats avec Nantes et Rennes et ignore les villes de Tours et d’Orléans ? Est-ce une bonne chose pour le Val de Loire et ses habitants ?
Enfin, la troisième condition et non des moindres est le soutien de la population et des élus locaux. Le jour où une large partie de la population en fera un enjeu d’élection, la partie sera probablement gagnée. C’est pourquoi les initiatives menées par BZH 5/5 ou Dibab me paraissent particulièrement importantes. Il faut que cette question devienne un enjeu de société. Nous avons donc besoin de toutes les bonnes volontés. Ce combat n’est pas celui d’un homme ni d’un parti, s’il n’est que cela il ne pourra aboutir. Ce combat doit être celui de tous ceux qui habitent dans la Bretagne historique, de la société et des élus.
J’ai fait ma première manifestation à Nantes pour la réunification lorsque j’avais 16 ans. Depuis, je suis venu régulièrement et je continuerai à le faire. Je soutiendrai les initiatives qui vont dans le sens de la réunification. Continuons le combat de manière lucide et déterminée sans nous égarer dans des conjonctures fantaisistes qui peuvent flatter notre ego mais qui ne nous ferons pas avancer vers notre but : la Bretagne à 5 départements. Il faudra être plus uni autour de cette question pour l’imposer lors des prochaines lois sur les régions. Ce qui est fait par une loi peut être défait par une autre.