Article du Parisien: Ces députés qui ne chôment pas quand le Parlement est en vacances

L’Assemblée nationale rouvre ce lundi ses portes et reprend ses cadences parfois infernales, après deux semaines de parenthèse. Mais au fait, ils font quoi les élus quand le palais Bourbon est off ?

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Paul Molac s’en amuse : « Mes assistants ont bourré mon agenda de rendez-vous ! » Le député LREM du Morbihan a passé la première semaine de vacances du Parlement dans sa circonscription. Le 26 avril, il avait déjà rencontré à la mi-journée un agriculteur, un chercheur, un entrepreneur en habitat… « Le fait d’avoir du temps me permet de rencontrer plein de gens », se réjouit l’élu.

Pendant deux semaines et jusqu’à ce lundi, les travaux se sont arrêtés à l’Assemblée nationale. Finies les séances de nuit et les textes qui s’enchaînent. Mais pas question pour autant de buller : « il y a une confusion : quand on ne siège pas à l’Assemblée on n’est pas forcément en vacances ! » s’agace Yves Jégo, député UDI de Seine-et-Marne depuis 2009.

Plusieurs parlementaires consacrent du temps à d’autres activités liées à leur mandat. Avec quatre autres députés LREM, Laurianne Rossi est partie une semaine en Chine dans le cadre de la Fondation de Jean-Pierre Raffarin, pour travailler sur les enjeux de la relation entre les deux pays. « S’en aller aussi longtemps aurait été impossible hors vacances parlementaires », raconte l’élue.

Villani au Cameroun… discute enseignement supérieur

Même son de cloche pour Cédric Villani, député LREM de l’Essonne : « Je ne cherche pas à me reposer, mais j’en profite pour faire des choses différentes, par exemple un voyage au Cameroun pour avoir des discussions sur l’enseignement supérieur », raconte le mathématicien honoré de la prestigieuse Médaille Fields en 2010.

D’autres élus ont privilégié le travail local en circonscription. Car durant l’année les députés sont le plus souvent présents du mardi au jeudi à l’Assemblée. « Je ne vois d’habitude mes équipes que le lundi et le vendredi », indique le député LR Jérôme Nury, qui a aussi profité de ces quinze jours pour intensifier les visites de terrain, ainsi que les permanences pour ses administrés. L’élu assure crânement passer « 100 % » de son temps sur le terrain, même s’il se réjouit par ailleurs d’avoir davantage de temps à consacrer à sa famille.

Les députés ont aussi bûché certains des projets de loi qui arriveront à l’Assemblée dans la dernière ligne droite de la session parlementaire, d’ici début août. Loi agriculture, loi Elan sur le logement, chantier de la réforme constitutionnelle… Les débats vont s’enchaîner jusqu’à l’été, dans la limite de la disponibilité dans l’ordre du jour de l’Assemblée. Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, a ainsi emporté un livre sur le droit de la distribution pendant sa semaine de vacances à l’étranger pour « réviser certains points importants du projet de loi sur l’agriculture ». D’autres ont poussé le zèle jusqu’à déposer leurs amendements sur certains textes.

« Le programme va rester dense »

Sur ces deux semaines, rares sont les députés qui ne se sont pas accordés de pause, même s’ils l’avouent difficilement. « Dans ma vie de chercheur il m’est arrivé une année de prendre seulement deux semaines de vacances, ne vous inquiétez pas pour moi ! » assure, bravache, Cédric Villani. Pour les autres, le besoin de souffler s’est fait sentir, après une intense session ces derniers mois…

Car le Parlement fonctionne souvent au pas de charge, avec une ribambelle de travaux en commission et textes examinés. Le projet de loi asile-immigration a d’ailleurs été voté tard le soir du dimanche 22 avril, juste avant les vacances. « On a besoin de périodes de repos, mais on ne peut pas justifier de devoir aller si vite par l’arrêt des travaux pendant deux semaines ! », s’agace la députée LR Véronique Louwagie qui regrette une « précipitation » dans l’examen des futures lois. Mais la majorité assure que le rythme va se poursuivre. « Le programme va rester aussi dense », se « satisfait » Laurianne Rossi.

 

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