Article du Peuple Breton : « Deux députés à la prison des femmes de Rennes »

Le mensuel Le Peuple Breton dans un article publié sur son site internet le 17 février a relaté le sort de la prisonnière basque Lorentxa Guimon, gravement malade et toujours incarcérée malgré qu’elle soit libérable, à laquelle j’ai rendu visite ce jour-là avec la députée socialiste du Pays Basque, Sylviane Alaux.

http://lepeuplebreton.bzh/2016/02/17/deux-deputes-a-la-prison-des-femmes-de-rennes/

Par Gaël Briand

Sylviane-Alaux-Paul-Molac-e1455735176540La mobilisation pour Lorentxa Guimon, prisonnière politique basque, continue. Au Pays basque bien sûr où le comité de soutien aux prisonniers, Bagoaz, est très actif, mais aussi en Bretagne où un comité de coordination est animé par Gael Roblin. Et cʼest justement à Rennes où Lorentxa Guimon est incarcérée que Sylviane Alaux, députée basque, et Paul Molac, député breton, se sont rendus pour lui rendre visite et juger de son état de santé. Une délégation du comité de soutien à Lorentxa Guimon les a accueilli, laquelle était composée de Jérôme Bouthier et Fabrice Cadou pour Skoazell Vreizh, ainsi que les conseillers municipaux rennais Ana Sohier (UDB), Valérie Faucheux (Ensemble), Gaelle Rougier et Laurent Hamon (EELV).

Après plusieurs heures, les deux députés sont sorties de la prison des femmes. Cʼest une militante « affaiblie » par sa maladie (Crohn) quʼils ont rencontré. « Lorentxa a une pathologie compliquée. Elle a été opérée 4 fois depuis octobre », explique Paul Molac. « On ne peut rien reprocher à lʼadministration pénitentiaire de Rennes, simplement sa maladie nʼest pas compatible avec le système carcéral. Cʼest le GIGN par exemple qui accompagne la malade chez le médecin. Elle se fait également sa nourriture elle-même ce qui lui coûte forcément de lʼargent. Le tout dans une cellule de 7,60 mètres carré » poursuit le député de la circonscription de Ploërmel.

Pour rappel, Lorentxa Guimon a fait une demande de sortie après avoir purgé les 2/3 de sa peine alors que, légalement, elle pouvait le faire au bout de la moitié. Un précédent jugement lʼa autorisé à sortir, mais comme cʼest systématiquement le cas dans ce type de dossier, le Parquet a fait appel. La décision doit être rendue le 25 février.

Dʼaprès certains échos, Nathalie Appéré, maire de Rennes, aurait écrit un courrier à lʼancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira, à ce sujet et Jean-Jacques Urvoas, lʼactuel Ministre de la Justice, est aussi au courant de la situation. Mais, comme le rappelle Paul Molac, « le gouvernement laisse la Justice travailler et il nʼy a pas de pressions politiques sur les juges ». Une affirmation qui est sans doute juste, mais qui oublie que cʼest malgré tout le Parquet qui a fait appel dʼune décision de justice conforme et prise sans pression politique justement ce qui sous-entend une politique spécifique pour ce type de dossiers.

La libération de Lorentxa Guimon ne serait pourtant pas un gros sacrifice pour lʼÉtat français et serait perçue comme un pas en avant dans le processus de paix au Pays basque. Rappelons en effet quʼETA a déposé les armes. Un maintien en détention pourrait au contraire crisper certains militants, aussi bien en France quʼen Espagne.

Une manifestation de soutien à Lorentxa Guimon est prévue à Rennes samedi, à 14h30 à la mairie. Dʼores et déjà, trois cars de militants basques sont attendus.

 

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