Crise agricole. Aux côtés des agriculteurs à Ploërmel
Hier soir, et aujourd’hui, je suis allé à la rencontre des agriculteurs du Pays de Ploërmel et de Muzillac-La Roche Bernard qui ont bloqué la RN24, la RN166 et la RN 165. Je leur ai exprimé, une nouvelle fois, mon soutien.
En tant qu’ancien agriculteur, mon premier métier, je ne peux effectivement pas rester insensible aux difficultés de cette profession, à sa colère et parfois même à son désarroi.
La colère des agriculteurs qui s’exprime depuis la semaine dernière a des causes profondes. Parmi celles-ci on peut énumérer les injonctions contradictoires des normes européennes ou nationales mais également les traités de libre-échange et l’application de la loi EGALIM dans la restauration collective. Le malaise est palpable et la question est « Que veut-on de nous ? » Plus de contraintes mais les prix doivent être le plus bas possible. C’est la quadrature du cercle. Certains nous présentent aussi une agriculture paysagère mais avec l’achat de produits bas de gamme venant de l’autre bout du monde. De mon point de vue, je considère que la souveraineté alimentaire est une nécessité vitale. De plus, sommes-nous vertueux en exportant nos GES et notre pollution dans les pays tiers ? Il n’existe qu’une seule planète.
Si les annonces concernant la suppression de la hausse de la taxe sur le gazole non-routier (GNR) et le financement des « MAEC », véritable outil de la transition agricole, sont les bienvenues, elles ne sont bien évidemment pas suffisantes pour régler cette crise profonde.
Parmi les problématiques évoquées, sont à régler urgemment :
– la question des prairies permanentes qui seraient sanctuarisées avec impossibilité de les retourner après 5 ans d’existence.
– le classement des élevages comme industrie à travers la directive IED. On ne peut comparer un poulailler de 1500 m² avec une usine à volaille comme on peut les trouver en Ukraine. J’avais d’ailleurs attiré l’attention de la Première Ministre sur ce sujet en octobre dernier.
– l’application de la Loi Egalim pour :
1) Protéger les revenus des agriculteurs ; ce qui n’est pas anodin en période négociation commerciale qui se termine d’ailleurs ce mercredi 31janvier. Très clairement, le revenu des agriculteurs ne doit pas être la variable d’ajustement du prix de vente des produits alimentaires.
2) Garantir une part de 50% de produits durables et de qualité, dont 20% de bio, en restauration collective. Je précise d’ailleurs que la Région Bretagne fait office de bon élève puisque, par le biais des restaurants scolaires dont elle à la charge dans les lycées : 24% de produits bio et 38% de produits durables et de qualité ; quand l’État, lui, n’atteint que les 7 à 15% selon les segments de restauration.
Enfin, j’ai toujours voté contre les traités de libre échange internationaux en demandant que l’agriculture soit sortie de ces négociations. J’ai signé une tribune transpartisane sur ce sujet dernièrement contre le MERCOSUR.
Demain, je serai à Paris pour porter ces revendications.