Crise des vocations touchant la profession d’aide-soignant
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 23761 à Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la crise des vocations qui touche de plein fouet la profession d’aide-soignant.
M. Paul Molac alerte Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la crise des vocations qui touche de plein fouet la profession d’aide-soignant. Encore très demandées il y a quelques années, les formations d’aides-soignants se vident considérablement. Pour preuve, le nombre de candidats aux concours a même chuté de moitié en deux ans. Selon les professionnels des établissements de santé, différents facteurs expliquent cette désaffection sans précédent. En premier lieu : le manque de reconnaissance du métier qui s’exprime par des salaires peu attractifs, le manque d’autonomie et d’identité du métier. En effet, travailler dans le milieu de la santé est à ce point dévalorisé, qu’un aide-soignant est rémunéré environ 1 350 euros net par mois, soit 1 575 euros net en fin de carrière. Pas étonnant donc que les nouvelles générations se détournent de cette profession peu rémunératrice et mal considérée. Il apparaît clairement que leurs compétences ne sont pas mises en valeur au sein des services hospitaliers, et plus globalement au sein de la société, au point que les aides-soignants soient régulièrement qualifiés de « personnels invisibles ». Pourtant, leur rôle est essentiel auprès des patients en ce sens que ce sont les aides-soignants qui les accompagnent dans les activités de la vie quotidienne et contribuent à leur bien-être en leur prodiguant les soins nécessaires. Concrètement, pour rappel, les aides-soignants dispense des soins d’hygiène et de confort ( lever ou coucher des résidents, aide à la toilette et à l’habillage), collabore aux soins préventifs et curatifs (prise de la température, prévention des risques d’escarre, accompagnement à la marche), participe à la distribution et à la prise des repas, assure l’entretien de l’environnement direct et indirect du résident (faire le lit, changer les draps, nettoyer la chambre) et contribue à l’écriture du projet personnalisé du résident et à sa mise en œuvre. En clair, les aides-soignants sont un maillon essentiel de la chaîne du soin et de sa dimension relationnelle. Malheureusement, les conditions de travail sont de plus en plus pénibles et régulièrement dénoncées. Du fait de sous-effectifs, l’évolution de la charge de travail s’intensifie et le rythme de travail est accéléré. Cette détérioration des conditions d’exercice altère logiquement la motivation de celles et ceux qui auraient pu se porter candidat dans les écoles de formation. De ce fait, les besoins non pourvus en aides-soignants sont importants. En effet, on estime à 53 000 les postes actuellement non pourvus en France. Conséquence : les sous-effectifs s’accentuent, les conditions de travail en pâtissent et les conditions d’accueil et de prise en charge également. Aujourd’hui, certains professionnels n’hésitent d’ailleurs pas à comparer l’hôpital à une usine à soins où le contact avec les personnes soignées disparaît progressivement ; les patients devant faire face à un sentiment de délaissement toujours plus profond. C’est pourquoi il demande quels moyens le Gouvernement compte mettre en place en vue d’améliorer les conditions de travail, et donc d’attirer des candidats vers les métiers de la santé, en particulier vers les formations d’aides-soignants puisque, dans un contexte de vieillissement de la population et d’un nombre croissant de départ à la retraite, les besoins s’annoncent considérables.