Feux à Brocéliande. « Je salue le travail des pompiers »
Les incendies ont particulièrement touché la Bretagne cet été. Le printemps a été très sec et les feux de landes ont commencé dès le printemps. Ils ont été maîtrisés rapidement par les pompiers qui allient le dévouement et le professionnalisme.
Le problème s’est hélas aggravé avec l’été. Le temps restait désespérément sec. Les vagues de chaleur étaient extrêmes. La végétation devenait particulièrement inflammable. Les conditions étaient réunies pour une catastrophe comme nous en avons connue, par exemple en 1976.
Le feu le plus problématique fut celui des monts d’Arrée en juillet. Brocéliande n’avait pas encore été touchée mais le risque était bien là. Le feu s’est donc déclaré sur la commune de Campénéac et comme dans de nombreux cas on soupçonne une intervention humaine.
Je tiens à saluer le travail des pompiers, des agriculteurs avec leur tonne à eau, des élus, des bénévoles et tous ceux qui ont d’une manière ou d’un autres apporté leur contribution, préparation de sandwiches pour les pompiers, remplissage des bassines, accueil des personnes déplacées et intervention d’avions suédois. Un bel élan de solidarité et une organisation qui a été rodée dans les précédents incendies car ce n’est pas première fois que Brocéliande brûle. Malgré les 400 hectares brûlés, le pire a été évité et quasiment tous les sites mythiques ont été préservés. La pluie est revenue à temps et on peut souligner l’efficacité de la lutte contre l’incendie lui-même car je le rappelle les conditions étaient très difficiles.
Comment en arrive-t-on à ces incendies si difficiles à maîtriser ?
La sécheresse et le réchauffement climatique font partie du problème. Les températures sont de plus en plus chaudes. Nous avons des pointes à plus de 40°C ce qui est inédit. Il existe aussi des raisons qui tiennent aux sols et à la végétation. Les terres de landes sont souvent à risques. La lande pousse dans des terres pauvres et peu profondes. Elle peut donc sécher rapidement et elle devient très inflammable au bout de quelques années. On retrouve ces conditions pédoclimatiques sur la partie ouest du massif de Paimpont.
Pour éviter que la lande ne s’enflamme, il faut la couper régulièrement comme le faisaient autrefois les anciens qui « éterpaient » la lande tous les ans ou tous les deux ans. La lande servait de litière, d’engrais voir de nourriture pour les chevaux une fois hachée.
L’association pour la sauvegarde du Val Sans Retour a un rôle important dans la gestion de ce milieu et dans la coordination entre les agriculteurs et les pompiers. Son action a permis aux Pompiers d’être plus efficaces.
La question reste cependant en suspend dans un cadre de réchauffement climatique : comment gérer au mieux ces milieux délaissés par l’agriculture ? La déprise agricole n’est pas forcément une solution satisfaisante. En tout cas, il faudra se pencher globalement sur la gestion des landes et des milieux forestiers de résineux qui se sont installés sur ces terres si on veut éviter des incendies spectaculaires dans le futur.