Josselin. Max Jacob se mobilise contre les « groupes de niveau »
L’équipe pédagogique du collège Max-Jacob de Josselin m’a invité à venir à sa rencontre lors d’une mobilisation menée contre « le choc des savoirs », mesure annoncée par le Premier ministre qui vise à mettre en place des groupes de niveau, en français et en mathématiques, au sein des classes de cinquième et sixième, et ce dès la rentrée 2025.
Le message est clair : « Nous ne trierons pas nos élèves ». En effet, l’équipe pédagogique dénonce une réforme qui favoriserait « le tri social ». Or, précise-t-elle, « au collège, on cherche la réussite des élèves, on veut les accompagner au mieux. Un travail qui va à l’encontre de cette réforme, qui risque de les stigmatiser. Leur estime de soi va fortement baisser. Un jeune qui ne sortira pas du groupe le plus faible, on va le démobiliser. »
Après avoir tenu son assemblée générale et réfléchi à d’autres types d’actions à mener, l’équipe a décidé d’occuper symboliquement le collège Max-Jacob, jusqu’au petit matin.
Si , depuis son annonce, le ministère a reculé sur l’emploi du terme “groupes de niveau”, ce recul n’est que symbolique puisque les consignes de « tri social » restent présentes dans les textes.
Cette mesure risque en tout cas de déconstruire toute l’organisation pédagogique jusque-là élaborée par les enseignants dans les établissements scolaires.
Je note également que cette réforme, construite sans concertation, est imposée sans moyens véritables visant à réduire le nombre d’élèves par groupe et que sa mise en œuvre risque de désorganiser largement les collèges, fragiliser certains élèves et même dégrader les conditions de travail.
