Newsletter Mai 2023 : l’éditorial
Je l’avais déjà annoncé lors de la campagne des Législatives de l’an dernier : je suis contre le report de 62 à 64 ans de l’âge de départ à la retraite. En effet, à mon sens, cette réforme est particulièrement injuste car elle impacte durement 60 % des salariés : ceux qui ont commencé à travailler tôt ou ceux qui seront en carrière hachées. Les personnes qui ont fait des études longues ne sont pas impactées car Il leur faudra travailler jusqu’à 64 ou 65 ans pour avoir une retraite complète.
Le déséquilibre financier est martelé par le Gouvernement pour justifier cette réforme. Il est réel, mais pour des raisons que le gouvernement n’explique pas. En effet, chaque année, le Gouvernement effectue des milliards d’exonération sociales. Normalement, ces exonérations devraient être compensées par le budget de l’Etat (la loi Veil de 1995). Il ne le fait pas, cela fait autant de recettes en moins pour nos retraites… De plus, les fonctionnaires sont moins nombreux. La retraite des fonctionnaires n’est plus à l’équilibre. Normalement, l’Etat qui est son propre assureur devrait payer ces retraites. Cependant, les sommes mises de côté par Hollande ont été dépensées. L’idée est donc de faire payer la retraite des fonctionnaires par le pot commun …
Ce n’est pas non plus l’allongement de la durée de vie qui pose problème car l’espérance de vie stagne depuis 2014. Le nombre de retraités restera donc le même. Par contre, ce sont les recettes qui baissent car les actifs qui payent les retraites, sont moins nombreux.
Rien de catastrophique concernant le déficit cependant : de l’ordre de 1 milliard d’euros par an sur un budget de 365 milliards d’euros annuel. De plus, le système se rééquilibre dès que les classes d’âge nombreuses seront passées « ad patres ». Avec mon groupe parlementaire, nous avons d’ailleurs auditionné le Comité d’Orientation des retraites (COR) qui n’est en rien inquiet. Il faut dire que, de ce côté, le boulot avait été fait par les gouvernements précédents.
Pourquoi donc faire adopter une nouvelle loi sur les retraites ? Est-ce pour baisser le niveau de protection sociale actuel ? Il est vrai que pour certains cela « coûte un pognon de dingue ». D’autres rêvent d’un système par capitalisation, au moins en complément. Les banques sont prêtes.
Je pense en réalité que le Gouvernement nous enfume et n’opère absolument pas une réforme à la hauteur de ce que nous attendons en ce qui concerne la pénibilité et les petites retraites. Ce n’est pas un hasard si les ouvriers en particulier de l’agroalimentaire, impactés durement par le recul de l’âge à la retraite, tentent au mieux de se mobiliser pour exprimer leur désaccord.
Il n’a pas été possible, ni avec le Gouvernement, ni avec la minorité présidentielle, de parler des autres moyens de financement. Par exemple : l’allongement de la durée de cotisation. Cela à l’avantage de mettre tout le monde à la même enseigne ; ce qui n’est pas le cas de la réforme proposée actuellement. On aurait aussi pu réfléchir à une augmentation des cotisations sociales, à une diminution des exonérations de cotisations sociales, à une compensation sur le budget de l’Etat (Loi Veil), à un financement par des prélèvements … Nous proposerons, le 8 juin prochain, une taxe sur les transactions financières qui rapporterait 4 à 5 milliards par an. Bref, différentes options étaient possibles, avec leurs avantages et leurs inconvénients, mais nous n’avons même pas pu en discuter.
Sur le plan démocratique, cette loi est combattue par tous les syndicats. Elle est rejetée par 70 % des Français, dont 93% des actifs, et n’a pas obtenu de majorité à l’Assemblée. S’il y avait eu un vote, elle aurait assurément été rejetée. L’utilisation outrancière du 49-3 montre que nos institutions s’inscrivent dans un modèle autoritaire. Cela interroge sur la démocratie française.
Aujourd’hui, nous sommes en pleine confusion des pouvoirs dénoncée par les philosophes des XVII et XVIII siècle (L’Esprit des lois de Montesquieu). Je crois qu’il serait temps de passer à ce que j’ai toujours défendu, à savoir une VIème République plus décentralisée et plus démocratique avec des outils référendaires pour régler ce genre de problème par le peuple lui-même. J’y ajoute un véritable partage du pouvoir entre le législatif et l’exécutif et entre les collectivités locales et l’Etat central.
Il est donc temps de revenir à ce que doit être une démocratie : le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple.
Nos institutions sont à bout de souffle et le comportement de ce gouvernement tend à une sorte de « fascisme masqué. »
Pourtant des économies sont possibles, vers la sécu, les cartes vitales, la chasse à l’impôt chez les privilégiés qui n’en payent pas et qui continuent de s’enrichir.En fait, ce qu’il faut c’est une véritable justice sociale, que tous les gouvernements n’attaquent pas, par peur ! Comment en France le montant de l’imposition est il si fort ?
Enfin, la décadence de la France est en marche comme dirait l’autre, qui va jusqu’à interdire, casseroles, sifflets et autres gadgets, lui qui a bradé notre pays.
MERCI à vous pour vos engagements, la lutte continue.