Newsletter octobre 2022 : l’éditorial
Nous sommes dans une configuration assez inédite pour la V em république, le gouvernement n’a pas de majorité. Les élections législatives n’ont pas permis de dégager de majorité et les oppositions bien que très divisées sont majoritaires. Bien sûr il n’est pas aisé de faire voter la France Insoumise avec le Rassemblement national et les Républicains pourtant cela arrive régulièrement car le gouvernement et ses soutiens ne comprennent pas qu’il faut changer de méthode : travailler en amont, désamorcer les oppositions, écouter les demandes de terrain et faire des concessions. Macron et son gouvernement n’était guère habitué à fonctionner ainsi tant l’ancienne assemblée nationale ressemblait fort à une chambre d’enregistrement.
Les discussions du mois juillet sur le projet de loi de finances rectificatifs et sur la pouvoir d’achat n’ont pas permis d’entrevoir un changement de méthode, le gouvernement cherchant à passer en force. Les mesures proposées ne répondent pas à l’ampleur de la crise. Par exemple, les revalorisations des retraites et des prestations sociales sont bienvenues, mais elles restent en-deçà du niveau d’inflation attendu. Le refus de convoquer une conférence sociale pour l’augmentation des salaires était une erreur. Augmenter la possibilité de donner des primes était inutile car 25% uniquement des salariés touchent des primes et pour une somme moyenne de 500 €. Quel intérêt dans ce cas de porter le plafond de primes à 6000 € ? Pérenniser de telles primes risque de ne pas inciter les entreprises à augmenter les salaires, ou à mettre en place de vrais dispositifs d’intéressement. Enfin, trouver des solutions pérennes à ces situations dramatiques pour nos citoyens impliquent de proposer de nouvelles sources de financements : une taxation des GAFA et grands groupes pétroliers pourrait ainsi être envisagée
Un point positif est l’acceptation par le gouvernement de la déconjugalisation de l’AAH. Cette demande a été portée durant tout l’ancien quinquennat par différents groupes. Le gouvernement suivi par sa majorité le refusait. Seul bémol, la mesure ne s’appliquera qu’en octobre 2023.
Nous sommes en ce moment dans les discussions du budget. Le gouvernement a décidé d’utiliser le 49,3. Il a intégré un certain nombre de changement dont certains sur la spéculation foncière. Le chemin reste cependant long car nous n’en sommes qu’à la première lecture. Cela veut dire que les lectures vont s’enchaîner et les 49,3 se multiplier. Il y a fort à parier que le gouvernement devra faire plus de concessions. Le but sera donc d’utiliser au mieux ces différentes périodes pour améliorer la vie courante des Français qui passe par une plus grand pouvoir aux élus. Le combat continue.