Ploërmel. Jean Jouzel, ex-vice-président du GIEC sensibilise au dérèglement climatique

Trois étudiants du Lycée La Touche à Ploërmel ont initié l’organisation d’une table ronde, dont l’un des invités était Jean Jouzel, paléoclimatologue et ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Objectif : sensibiliser le monde agricole sur le dérèglement climatique.
Ainsi, aux côtés de Thierry Coué (agriculteur et membre de la CESE), Samuel Danilo (agriculteur), Laurence Ligneau (chargée de mission climat/carbone à la Chambre d’agriculture Bretagne), Jean-Claude Orhan (président de la section légumes Eureden) et Élodie Quemener (ingénieure à l’Institut de recherche Arvalis), Jean Jouzel a insisté sur le fait que l’ensemble des agriculteurs sont concernés par les aspects du réchauffement climatique.
Comment donc s’adapter ? « L’adaptation peut notamment se faire au niveau de l’énergie, en s’éloignant des énergies fossiles. Des opportunités s’offrent aux agriculteurs, avec la méthanisation, l’exploitation de la biomasse. Mais cela commence par accepter la réalité présentée par les spécialistes du monde scientifique », a confié, sur place, le spécialiste. « Les jeunes agriculteurs doivent tenir compte et intégrer les aspects liés à cette problématique. Avec le réchauffement, il pourrait notamment y avoir des vignes en Bretagne, d’ici vingt à trente ans. Il y aura une adaptation au climat provençal qui pourrait s’installer ici. Ce changement va également impacter les espèces. »
Toujours selon lui, « Les agriculteurs peuvent agir sur certains leviers, par exemple en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, avec le stockage du carbone. La production agricole peut aussi se tourner vers le bio, même si elle connaît des difficultés en ce moment. Accélérer la production de légumineuses et se tourner vers un élevage plus durable, sont aussi des pistes. »
L’ancien vice-président n’a pas manqué de réagir à l’actualité, et notamment à la récente du Gouvernement qu’est de mettre en pause le plan Ecophyto visant à réduire l’usage des pesticides. « Le monde agricole est la première victime de leur utilisation, avec les maladies qui en découlent, a-t-il insisté. L’agroécologie est la solution : il ne faut pas mettre l’agriculture au-dessus de tout, au détriment de l’environnement. »

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