Pour préserver la liberté d’enseignement et l’égale dignité de nos langues, une révision constitutionnelle s’impose

 

Pour préserver la liberté d’enseignement et l’égale dignité de nos langues, une révision constitutionnelle s’impose

 

A la suite de la décision du Conseil constitutionnel du vendredi 21 mai, l’enseignement par immersion n’a jamais été autant menacé. Pourtant, il est employé dans des écoles aussi bien associatives que publiques et il touche des milliers d’élèves. Cette méthode pédagogique est reconnue pour être la plus efficace pour former des locuteurs en langue régionale, sans que cela ne porte atteinte – bien au contraire – à la maîtrise de la langue française par les élèves apprenants. Pour sauvegarder notre diversité linguistique menacée de disparition selon l’UNESCO, c’est bien le rôle de la République de favoriser leur apprentissage à l’école et non de l’interdire.

 

J’accueille favorablement les initiatives prises par le Président de la République, à travers cette mission confiée par le Premier ministre à deux députés, pour tirer les enseignements de cette décision du Conseil constitutionnel à l’égard de l’enseignement immersif. Cette mission devra permettre de trouver concrètement les moyens de garantir la liberté d’enseignement et ainsi de sauvegarder le modèle de ces écoles œuvrant pour la diversité linguistique, qui est une véritable richesse, et non une menace, pour notre pays. Cette prise de conscience d’une situation très problématique de la part du chef de l’État et du chef du Gouvernement était nécessaire à la suite de la faute du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer qui a lui-même initié le recours contre la loi sur les langues régionales adoptée à une très large majorité, le 8 avril dernier.

 

J’attends de cette mission qu’elle tire tous les enseignements de cette crise à laquelle nous assistons, et qu’elle ne soit pas une diversion afin d’éteindre la vive contestation soulevée par ces attaques contre ce que nous sommes. Comme j’ai déjà pu l’indiquer, je reste convaincu que seule une révision de l’article 2 de la Constitution nous permettra d’obtenir un cadre juridique sécurisé et pérenne pour nos langues, dans un climat apaisé.

 

Paul Molac

Député du Morbihan

 

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