Reconnaissance du personnel paramédical des services de réanimation

QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 35972 à M. le ministre des solidarités et de la santé sur la reconnaissance du personnel paramédical exerçant en service de réanimation.

Question publiée au JO le : 02/02/2021

M. Paul Molac appelle l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité d’une meilleure reconnaissance et revalorisation du personnel paramédical exerçant en service de réanimation. En effet, le quotidien de ces agents hospitaliers est rythmé par des gestes d’urgence, des prises en charge complexes, mêlant plusieurs spécialités de médecine, parfois sur un même patient, dans un contexte de défaillances d’organes portant atteinte au pronostic vital dans la plus grande majorité des cas. Dans ce contexte, les infirmiers sont amenés à administrer des drogues d’anesthésie, à monter, à brancher et surveiller des circulations extracorporelles (hémodialyse, hémofiltration…) pour des défaillances rénales, à gérer des sevrages ventilatoires en utilisant des respirateurs aux multiples paramètres, à maîtriser des outils diagnostics complexes d’un point de vue physiopathologique dans des contextes de défaillance circulatoire, à prendre en charge des patients atteints de pathologies sévères associant drogues vaso-actives, circulations extracorporelles, hémofiltration et à prendre en charge des lésions cérébrales telles que les traumatismes crâniens ou les états de mort encéphalique. En complémentarité, les aides-soignants des services réanimation doivent également assurer une multitude de tâches essentielles, par exemple la gestion d’une partie biomédicale du matériel (protocoles de désinfections spécifiques selon le matériel d’endoscopie utilisé avec manipulation de produits à la toxicité cutanée, ophtalmique et respiratoire reconnue), l’assistance au monitorage, la participation à la réalisation de gestes d’urgence et invasifs, des soins spécifiques auprès de patients sous anesthésie générale au long cours, etc. En clair, en réanimation, la majorité des missions que se voient confier ces deux professions paramédicales, exercées après l’obtention d’un diplôme d’État en 3 ans pour les infirmiers et en un an pour les aides-soignants, vont bien au-delà de ce que prévoit la formation qui leur a été préalablement apportée. Effectivement, contrairement aux médecins, les infirmiers et les aides-soignants ne reçoivent pas de formation spécifique avant de rejoindre les équipes de réanimation, la haute technicité de leurs missions étant apprise et acquise « sur le tas ». Il suffit d’ailleurs de comparer les moyens et les possibilités de formations, en France ou à l’étranger (Suisse, Canada, Allemagne) pour comprendre le véritable décalage en matière d’apprentissages, et cela bien que les enjeux soient les mêmes ; en l’occurrence le maintien et la surveillance des fonctions indispensables à la vie. En outre, pour ces deux professions, il est primordial de prendre en compte la notion de risques encourus au regard des contacts que ces personnels sont amenés à avoir tout au long de l’année avec des bactéries ou virus (patients infectés par la tuberculose, la grippe, les méningites ou la covid-19 par exemple). À cela s’ajoutent les risques d’exposition au sang (hémorragies extériorisées, manipulation de nombreux cathéters centraux, accélérateur de transfusion…) et la manipulation de médicaments « toxiques » comme la chimiothérapie qui, en réanimation, ne sont pas reconnus par une prime, contrairement à d’autres spécialités comme l’hémodialyse ou les urgences. C’est pourquoi, au vu des arguments énoncés, il propose au Gouvernement de mettre en place au profit de ces personnels paramédicaux « une prime de réa », qui s’ajouterait à la prime du Ségur récemment accordée, qui reconnaîtrait, par le biais d’une nouvelle bonification indiciaire de la fonction publique hospitalière, la responsabilité et la technicité de leur travail, en contrepartie d’une présence d’au minimum trois ans au sein d’un service de réanimation et qui serait accompagnée d’une validation des acquis d’expérience en actes et soins opérés en réanimation. Cette reconnaissance et cette revalorisation sont d’autant plus justifiées en cette période de pandémie, durant laquelle ces personnels méritent de véritables mesures de soutien, au-delà du simple honneur d’être régulièrement érigés en « héros ». Il souhaite connaître son avis sur le sujet.

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