Réunification de la Bretagne, ne nous trompons pas de combat !

J’étais ce matin à Lorient pour un débat mené par Jean-Michel Le Boulanger et Jakez Bernard sur le thème de la réunification de la Bretagne. La réforme des collectivités locales n’a pas abouti à la réunification de la Bretagne. Comme beaucoup je le regrette et je pense que nous avons raté une opportunité. Je constate aujourd’hui que certaines personnes, que l’on a peu vues lors de la discussion parlementaire se saisissent de ce thème pour les élections régionales. Réelle opportunité ou petite tactique politicienne ?

img_20150813_123917-6-93edcPremier constat : la Région Bretagne est favorable à la réunification, au-delà de nombreux vœux depuis 2004, le Président de région, Pierrick Massiot l’a réaffirmé dans sa lettre à la Bretagne. La question est réglée, que ce soit chez les élus ou dans la population.
Pourquoi cela bloque alors ?

On ne peut pas faire la réunification sans le conseil départemental de Loire-Atlantique, sans les élus. C’est bien là que le bât blesse. Aucun député ou sénateur de ce département, sauf François de Rugy n’a défendu la réunification. C’est pourquoi les initiatives menées par BZH 5/5, Dibab ou Bretagne Réunie me paraissent particulièrement importantes. Il faut que cette question devienne un enjeu de société en Loire-Atlantique. Dans le même temps, il faut convaincre les élus des autres départements des Pays de Loire que leur avenir n’est pas dans le sillage ou plutôt la dépendance de la métropole de Nantes. Leur avenir se situe dans un développement local. Le rapprochement avec les élus de la Région Centre que j’ai contribué à engager est donc primordial.

Deuxième problème : il faudra un vote du parlement français. Ce qu’une majorité a voté une autre peut le défaire. Il faudra donc un pôle important d’élus très motivés et qui feront de cette question une priorité, quitte à voter contre leur propre groupe ce qui n’est pas si aisé. Les élections importantes pour la réunification sont donc les législatives et les sénatoriales.

Il ne faut tomber ni dans l’abattement, ni dans l’aigreur ou le radicalisme. Il faut faire une analyse objective de la situation et mettre en place les mouvements et actions qui nous permettront d’arriver à notre but.
D’abord, nous avons préservé la possibilité d’une réunification. Nous avons ainsi trois régions qui sont en continuité géographique. On ne peut en marier deux ensemble sans se poser la question de la troisième. De facto, une fusion de la région Bretagne avec la région des Pays de la Loire est devenu impossible car les efforts de tous, en particulier de Jean-Yves Le Drian qui a bien mis dans la balance sa démission de ministère de la Défense, nous ont empêchés de subir le sort humiliant des Alsaciens : la disparition de leur région. Nous devons construire un discours qui fait que de trois régions on se retrouve à 2. Une région Bretagne réunifiée et une grande région Val de Loire.

J’ai fait ma première manifestation à Nantes pour la réunification lorsque j’avais 16 ans. Depuis, je suis venu régulièrement et je continuerai à le faire. Continuons le combat de manière lucide et déterminée sans nous égarer dans des conjonctures fantaisistes et des aventures politiciennes sans lendemain qui à terme discréditerons cette juste lutte. Ce combat n’est pas celui d’un homme ni d’un parti. Nous aurons des opportunités dans les années à venir, construisons pour être prêts à les exploiter au mieux le moment venu.