Saint-Perreux. Une commune connectée avec ses citoyens

Maire connecté, passionné de nouvelles technologies, Lionel Jouneau a mis sa commune à l’heure du numérique et des applications. Engagé professionnellement, politiquement et personnellement en faveur de l’inclusion et du développement des outils digitaux, il met, depuis trois mandats, dont deux en tant que maire, son expertise et sa passion au service de sa petite commune rurale : Saint-Perreux.

« Je suis tombé amoureux de ma commune »

« Pur produit du pays de Redon », Lionel Jouneau a passé son enfance à Saint-Nicolas-de-Redon, puis a vécu quelques années à Redon. Ses premiers souvenirs de Saint-Perreux le ramènent à des parties de pêche avec son grand-père, dans ses tendres années. Puis, jeune adulte, il fait la rencontre d’une Pérusienne, qu’il épouse. « J’ai toujours eu des attaches avec Saint-Perreux. » Il s’y installe en 1985. « Je suis tombé amoureux de ma commune, alors j’ai eu envie de m’impliquer pour la faire évoluer. » C’est comme cela qu’il fait son entrée au conseil municipal en 1989, à 28 ans, dans l’opposition. C’est son premier mandat.

L’aventure est mise sur pause en 1995, mais il a déjà très envie de retenter l’expérience. En 2008, il est sollicité comme adjoint, mais son activité professionnelle ne lui permet pas de se libérer comme il le faudrait, alors il décline la proposition. Celle-ci est renouvelée en 2014, sur le même principe. Lionel accepte et se lance, espérant siéger à nouveau au conseil municipal, dans une liste sans étiquette. Il n’est pas dans les plans qu’il devienne maire, mais les imprévus en décident autrement. Celui qui devait être premier magistrat se retire, et Lionel reprend le flambeau. Les élections de 2020 reconduisent son mandat et son équipe. « Je suis là, si Dieu le veut, encore jusqu’en 2026. »

Informatique, digitalisation & ruralité font bon ménage

L’étiquette de « maire connecté » lui va à ravir. En effet, Lionel Jouneau a mis son expertise professionnelle au service de ses administrés, et plus encore. Comptable de formation, puis contrôleur de gestion industrielle, il a vu l’informatique entrer dans les entreprises au début des années 1980. Il s’est vite familiarisé avec ces nouveaux outils, jusqu’à devenir formateur en micro-informatique. En 1997, il décide de créer sa société. « J’allais avec ma camionnette dans le monde agricole et je montrais ce qu’il était possible de faire avec des ordinateurs. Dans les années 2000, j’ai accompagné les professions libérales. »

Là où la pratique du professionnel rejoint l’engagement de l’élu, c’est que Lionel, avec sa responsabilité de maire, a intégré, depuis son mandat de 2014, l’Association des Maires de France, et a pris part à la commission numérique. « La commission se réunit tous les deux mois. Nous traitons des questions numériques avec les services de l’État et les acteurs nationaux chargés du sujet. En intégrant cette commission, j’ai la chance de débattre de sujets qui arrivent dans nos communes en général deux ans plus tard. »

Il fait également partie de diverses instances traitant de l’inclusion et de la transition numériques, au sein de Redon Agglomération, en tant que vice-président au Digital (transition, couverture et inclusion numériques). Il est investi auprès du centre départemental de gestion, dans la commission Data du service départemental d’électrification du Morbihan. Il a notamment participé à la mise en place du RGPD (règlement général sur la protection des données) en démarche départementale. « Je m’intéresse à tout ce qui touche au numérique. C’est normal, c’est ma culture personnelle, et j’ai à cœur de la partager avec le plus grand nombre de collègues. »

À l’échelle de Saint-Perreux, son appétence pour le sujet du numérique s’est concrétisée par la volonté de refonte du site web communal, très fonctionnel et la mise en place, au printemps 2020, d’une application pour favoriser la communication au sein de la commune. Lionel Jouneau est très satisfait de cette initiative, partagée avec son adjointe à l’information et à la sécurité, Joëlle Guimard, qu’il a voulu comme un outil à la fois performant, agile, mais surtout propre à créer du lien avec les citoyens.

La transformation d’une obligation légale en opportunité citoyenne et solidaire

Au début du projet qui a donné naissance à recherche d’une solution, il n’était pas du tout question d’application numérique. C’était en 2014. Il était seulement question de répondre à la directive du Préfet de rédiger un plan communal de sauvegarde, « c’est-à-dire un document identifiant et répertoriant tous les moyens, matériels et humains, ainsi que les outils et procédures à appliquer en cas de catastrophe naturelle ou sanitaire. » C’est à ce moment-là qu’il se demande comment donner l’alerte à la population : « À part monter dans le clocher et sonner le tocsin, c’est difficile de prévenir tout le monde à l’instant T. Il y avait une solution à trouver. Il a été évident qu’il fallait se tourner vers l’outil numérique compatible avec les équipements que les citoyens avaient chez eux : smartphones, tablettes, ordinateurs… »

En parallèle, l’équipe municipale formait une réserve communale de sécurité civile, soit une soixantaine de personnes bénévoles mobilisables en urgence. Là aussi, il y avait un besoin. « Appeler 60 personnes, c’est long… Il fallait un outil pour les prévenir rapidement. » À cela s’ajoutait le fait que la commune rejoignait le programme de participation citoyenne : 20 citoyens volontaires travailleraient en étroite collaboration avec la Gendarmerie et la Mairie pour faire remonter des informations ou prévenir de dangers (repérages pour vol camouflés en démarchages commerciaux, arnaques…). « Mais ce qui nous a décidés finalement à prendre une application et à concrétiser notre projet, ça a été la Covid-19. Privés de relations, nous avions besoin de nous assurer que tout le monde allait bien. Il nous apparaissait plus important que jamais de communiquer. »

Avec Joëlle Guimard, il étudie les offres du marché et choisit l’outil « Intramuros ». « Il correspond à nos attentes, car il nous permet d’aller outre une simple diffusion de message. Nous pouvons communiquer de l’information facilement et rapidement à nos citoyens, et ceux-ci peuvent aussi faire remonter des informations. Dans une petite commune avec des moyens restreints comme la nôtre, c’est idéal pour gagner en efficacité. Le retour citoyen est crucial : les gens peuvent ainsi activement participer à la vie du territoire. Par exemple, on peut recevoir des notifications pour signaler un arbre couché sur la route, un dépôt d’ordures illégal… C’est un système qui nous permet une grande réactivité. »
L’outil a pu prouver son efficacité à plusieurs reprises : pour alerter de la fermeture des écoles la veille au soir pour le lendemain à cause de la tempête Alex ou encore pour recruter des bénévoles pour la fabrication de masques. Les Pérusiens l’ont rapidement et majoritairement adoptée : 398 téléchargements, pour 550 foyers. « Le bouche-à-oreille fait le reste. »

Les projets numériques de M. le Maire ne s’arrêtent pas là. La commune de Saint-Perreux, en partenariat avec Saint-Vincent-sur-Oust, Saint-Jacut-les-Pins, Peillac et Les Fougerêts a répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour recevoir un conseiller numérique sur le territoire. « Ce sont des idées portées deux ans auparavant auprès des commissions nationales qui voient le jour. » 4 000 jeunes seront formés en France pour, à leur tour, former les habitants éloignés du numérique aux nouvelles technologies.  « Nous aurons ainsi des tiers lieux de formation dédiés au numérique. »

Lionel Jouneau est convaincu par le numérique. C’est pour lui un outil idéal pour donner à chacun les moyens d’être actif. « L’échange va dans les deux sens, c’est cette bidirectionnalité qui permet de mettre les citoyens au cœur de la vie de la commune. Avec ce type d’outil, même les petites communes, avec des moyens modestes, peuvent être agiles. Cependant, seule l’utilisation de ses outils en mode collaboratif nous permettra d’atteindre une sobriété numérique dans le contexte d’un développement durable. »

 

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