Ségur de la santé : non prise en compte des spécificités du métier de sage-femme
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 31710 à M. le ministre des solidarités et de la santé sur la non prise en compte des spécificités du métier de sage-femme dans le cadre des accords du Ségur de la santé.
Question publiée au JO le : 04/08/2020
M. Paul Molac alerte M. le ministre des solidarités et de la santé sur la non prise en compte des spécificités du métier de sage-femme dans le cadre des accords du Ségur de la santé, censé valoriser les personnels soignants très investis lors de l’épidémie de coronavirus. En effet, la profession n’ayant pu être représentée lors des négociations, celle-ci se voit appliquer des mesures salariales calquées sur celles des professions paramédicales. Cela signifie que, une fois de plus, le métier de sage-femme n’est pas considéré comme une profession médicale mais comme une profession paramédicale, au même titre que les infirmières ou les secrétaires médicales. Or, avant de se spécialiser durant plusieurs années en gynécologie et obstétriques, les sages-femmes ont dû valider une première année de médecine, preuve que cette profession résulte bien d’une activité médicale. Même le code de déontologie les classe dans la catégorie des professions médicales au même titre que les médecins ou les dentistes. Par ailleurs, lors du Ségur, aucune perspective professionnelle n’a été ouverte pour les sages-femmes. La profession n’a pas été citée, rendant ainsi invisibles 24 000 professionnelles qui demandent pourtant à être reconnues depuis de nombreuses années. Classées dans la catégorie des professions non-médicales, les sages-femmes ne bénéficient donc pas de la revalorisation qu’elles auraient pu espérer. Effectivement, les sages-femmes exerçant dans le milieu hospitalier se voient accorder une augmentation de 183 euros alors que les médecins hospitaliers vont gagner 1 100 euros de plus chaque mois ; le tout sachant qu’une sage-femme, en début de carrière, gagne environ 1 700 euros. Ce manque de considération est d’autant plus mal vécu par les sages-femmes qu’elles ont été très investies pendant la période de confinement et au plus fort de l’épidémie de coronavirus, tant dans le monde hospitalier que dans le milieu libéral au sein duquel les professionnelles indépendantes, après avoir été oubliées dans le premier arrêté sur la distribution de masques, ont continué à travailler afin de garantir la sécurité des femmes et des nouveau-nés. L’hôpital et les politiques de santé doivent se réinventer et les sages-femmes sont lasses d’en être exclues. Elles sont insatisfaites de leur statut et de leur positionnement. Leurs missions, qu’elles concernent la périnatalité ou la santé des femmes, sont pourtant fondamentales mais ne sont ni reconnues ni valorisées. C’est pourquoi il lui demande s’il entend ouvrir des négociations spécifiques avec les syndicats professionnels dans l’optique d’une véritable reconnaissance du rôle des sages-femmes dans le système de santé.