Situation de la filière apicole française
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 29922 à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur la situation de la filière apicole française.
Question publiée au JO le : 02/06/2020
M. Paul Molac interroge M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur la situation de la filière apicole française. En 2019, moins de 10 000 tonnes de miel ont été produites dans l’Hexagone, contre plus de 40 000 il y a vingt ans. Heureusement, la douceur observée en janvier et février n’est pas néfaste pour les abeilles. Aussi, et c’est une bonne nouvelle, la mortalité a été plutôt faible cet hiver 2019-2020. Les colonies sont donc vigoureuses et prêtes à se développer à partir du mois d’avril. Mais pour réussir à relancer la production française, les efforts doivent se concentrer sur deux priorités : la nutrition et la lutte contre les parasites et pathologies. Tous les scientifiques s’accordent à dire que des abeilles bien alimentées sont plus robustes. Loin d’être responsables de la mortalité des abeilles, les agriculteurs sont appelés à l’aide par les apiculteurs pour lutter contre la famine des abeilles : cultures mellifères (colza, tournesol, lavande, luzerne…), jachères apicoles ou les intercultures en fin d’année, sans oublier les haies ou les prairies naturelles. De leur côté, les agriculteurs sont eux aussi gagnants puisque les abeilles pollinisent leurs cultures avec à la clé des hausses sensibles de leur rendement. L’autre menace pour les abeilles est sanitaire. Elle fait écho à l’épidémie de coronavirus. Il s’agit d’un parasite externe de l’abeille originaire de Chine : le Varroa destructor, face auquel les moyens de lutte des apiculteurs sont très limités. C’est pourquoi il lui demande comment les pouvoirs publics français et européens entendent répondre à ces besoins clairs exprimés par les apiculteurs. Ces derniers appellent à encourager le développement des cultures agricoles mellifères en donnant aux agriculteurs tous les moyens techniques nécessaires ainsi qu’à prendre des mesures incitatives en faveur des mesures agro-environnementales contribuant directement à améliorer le bol alimentaire des abeilles, comme les jachères mellifères. Les apiculteurs ont aussi de fortes attentes dans la recherche publique et privée pour les aider à lutter contre l’ennemi n° 1 des abeilles, le Varroa destructor. Il souhaite connaître sa position sur ce sujet.