Visite du salon national des CUMA à La Chapelle-Caro
Paul Molac, député du Morbihan, était ce mercredi 28 août à l’inauguration du salon national des CUMA qui se tient les 28 et 29 août 2013. Les CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole) regroupent la moitié des agriculteurs français. Ce salon est surtout l’occasion de mettre en avant la force de la coopération entre agriculteurs.
Les CUMA se situent dans la droite ligne de l’esprit d’entraide et d’organisation qui caractérisent le monde agricole breton. Elles s’inscrivent dans ce mouvement de développement économique porté en Bretagne par le syndicalisme, la JAC, etc. Outre l’utilisation en commun de matériel ou d’équipements, les CUMA sont aussi un lieu de partage d’idées. Les CUMA sont un éléments importants de l’économie sociale et solidaire très à la mode aujourd’hui.
Historique des CUMA
Dans un monde agricole en partie basé sur l’entraide, la création des CUMA suit la mécanisation de l’agriculture. Cette mise en commun du matériel fait suite à la mise en commun de la force des bras de chacun. De tout temps, le monde agricole a su s’unir pour se défendre et s’organiser. Dès les années 30, des syndicats de battages et des coopératives de culture mécanique voient le jour.
En 1945, la reconstruction du pays passe par la réorganisation et la modernisation de l’agriculture. La population augmente et la production est juste suffisante pour nourrir toutes les bouches. La Confédération Générale de l’agriculture met en place le réseau coopératif agricole. Fin 1945, l’Union Nationale des Cuma est créée. Le mouvement se poursuit et se développe.
À partir de 1954, les Cuma vont se réorganiser sur de nouvelles bases. Le nombre d’adhérents nécessaire à la constitution d’une Cuma est ramené de 7 à 4. Les Pouvoirs Publics les encouragent et leur attribuent des aides aux investissements.
Les années 70 connaissent un développement extraordinaire de la productivité agricole encouragée par la PAC, mais très vite dénoncé par le syndicalisme de gauche (paysans-travailleurs) dont bon nombre de ses militants sont membres de Cuma.
Les Cuma sont très souvent le prolongement des Groupes de Développement Agricoles (CETA, GVA) et participent à la mise en place de nouvelles techniques (moisson, ensilage, manutention des pailles et foins, travaux du sol, vendange mécanique).
À partir de 1975 les fédérations départementales s’organisent progressivement en fédérations régionales. Les Cuma vont se développer au-delà des activités traditionnelles : drainage, irrigation, diversification des productions (séchage, stockage, abattoirs, conditionnement), travail avec les collectivités locales et l’aménagement de l’espace. Les aides des Pouvoirs Publics (prêts bonifiés, aides des Conseils régionaux) vont encourager à la création et au développement de nombreuses Cuma. La présence de représentants de Cuma dans les Commissions Mixtes et les Chambres d’Agriculture donneront ainsi une reconnaissance plus officielle. Le projet informatique est mis en route. En 10 ans plus de 1000 Cuma sont informatisées.
Elles deviennent de plus en plus un élément incontournable pour beaucoup d’exploitations qui doivent impérativement réduire leurs charges ou qui ne disposent pas des fonds nécessaires à certains investissements.
Les CUMA aujourd’hui représentent un véritable secteur économique. On dénombre plus de 11500 CUMA. Elles comptent plus de 4600 salariés, font 320 millions d’investissements par an et 495 millions de Chiffre d’affaire.
Les CUMA, une leçon pour l’avenir
À l’heure de la mondialisation, les CUMA restent un exemple à suivre. les CUMA ont montré que l’union des agriculteurs était gage de réussite. Elles sont un moyen de minimiser les coûts et d’augmenter la compétitivité. L’agriculture bretonne fait face à deux types de pressions. Une pression internationale avec une compétition toujours plus grande entre les pays. Une pression nationale également venant des grandes surfaces qui tire les prix d’achat vers le bas. Face à ces enjeux les agriculteurs regroupent au sein d’organisations de producteurs (OP). Le ministre Stéphane Le Foll en fait d’ailleurs un point important de sa politique. Ce regroupement de producteurs assurera une plus grande force de négociation ainsi qu’une plus grande cohésion face aux enjeux futurs.