Questembert. Découverte du « Verger de mon voisin »

A l’invitation de Clémence et de Clément, je suis allé visiter Le Verger de mon voisin à Questembert. Le terme peut sembler étrange mais il s’agit bien d’une exploitation arboricole en création.
Attendre 3 ans
Clémence s’installe progressivement. Les arbres poussent lentement, il faut donc être capable d’investir sans recevoir de salaire pendant plusieurs années. Les premiers pommiers devraient produire dans 3 ans. En attendant, il faut subvenir aux besoins quotidiens et commencer à payer les emprunts… Clémence travaille pour l’ADMR et Clément est intérimaire, mais il faut avoir la foi comme on dit.
Clémence et Clément n’en manquent pas. Ils étaient auparavant employés au parc de Branféré. « Dire aux gens comment faire pour sauvegarder l’environnement, c’est bien mais on a voulu le faire nous-mêmes et concrètement. » Ils se sont donc lancés dans cette exploitation arboricole en agriculture biologique. Ils partent d’un constat : sans producteur pas d’approvisionnement.
Fournir du bio aux cantines
La loi dit que les cantines doivent avoir 50% de leur approvisionnent qui doit être local et 20 % de bio. Cependant, beaucoup de maires nous le disent, ils ont des problèmes à trouver des produits bio en quantité suffisante. Certains voudraient plus de bio. Les fruits bio ou pas ne sont pas toujours faciles à produire.
Les pommes sont d’ailleurs une des productions les plus traitées. En agriculture conventionnelle, on peut avoir 20 traitements sur une pomme. En bio, on traite aussi, mais moins et avec des produits naturels moins impactants pour l’environnement, mais le cuivre ce n’est pas neutre. On essaye aussi de développer des méthodes sans traitement avec les auxiliaires de culture. Par exemple, avoir une bonne diversité biologique permet de limiter les invasions d’insectes.
Clémence et Clément ont donc planté 1,5 hectare de pommiers et de poiriers cette année. A terme, il auront 3 hectares de pommes à couteaux et aussi un verger de pommes à cidre, ainsi que 3000 m² de petits fruits (framboises, fraises, etc). Il n’est pas toujours facile de trouver des pommes bio pour faire le cidre dans le coin. Un comble quand on pense aux centaines d’hectares que nous avions autrefois avec de multiples variétés… Les investissements sont importants mais tout est calculé. Le matériel est d’occasion et Clément à suivi une formation à L’Atelier Paysan pour fabriquer certains outils de travail du sol qui soit adaptés à son exploitation.
Humilité et sens du dialogue
Le nom peut paraître curieux : « le Verger de mon voisin ». Clémence et Clément ont décidé de s’inscrire aussi dans l’environnement humain de Questembert où ils se sont installés. Ils ont favorisé les échanges avec leurs voisins. « On veut montrer ce que l’on fait, expliquer les contraintes. On vit avec les autres, on fait société ensemble. » Cette humilité et ce sens du dialogue fait qu’ils sont bien intégrés à Questembert.
Une belle rencontre. On leur souhaite la meilleure réussite et de vendre leurs pommes localement et durablement.

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