Enseignement de l’italien en danger dans le secondaire

QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – Question écrite n° 39399 à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la place de la langue italienne qui est en danger dans l’enseignement secondaire en France.

Question publiée au JO le : 08/06/2021

M. Paul Molac attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la place de la langue italienne dans l’enseignement secondaire en France. En effet, selon les parents, les enseignants, les élèves et les associations franco-italiennes, l’enseignement de l’italien serait clairement en danger. Suite à la réforme du lycée et des nouvelles modalités de notation du baccalauréat, la langue vivante C, option au sein de laquelle l’enseignement de l’italien est prédominant en France, voit ses effectifs chuter. Il faut dire que la LVC est une option qui ne représente plus que 1 % de la note du baccalauréat ; une maigre notation qui dévalorise complètement la LVC et fragilise donc directement l’enseignement de la langue italienne. En outre, la multiplication des spécialités et options supplémentaires engendrée par la réforme du lycée complexifie les emplois du temps et la répartition des élèves dans les classes. Alors, les cours d’italien majoritairement en LVC se trouvent systématiquement positionnés en fin de journée ou le mercredi après-midi, décourageant les élèves à s’inscrire dans cette option. De plus, du fait de l’absence de mathématiques dans le tronc commun du cycle terminal, les élèves sont bien souvent amenés à choisir entre la LVC et l’option « maths complémentaires ». L’enseignement de l’italien se retrouve ainsi gravement lésé, les élèves privilégiant l’enseignement des mathématiques dont un niveau minimum est requis dans l’enseignement supérieur. S’ajoute à ce contexte la diminution systématique dans les lycées et les collèges de la dotation horaire, qui oblige les proviseurs à restreindre leur offre afin de concentrer les moyens alloués sur les enseignements considérés comme « prioritaires ». Ainsi, les proviseurs et principaux privilégient les enseignements qui accueillent le plus d’élèves. De plus, les heures d’italien perdues lors des fermetures de classes ne sont pas compensées par des ouvertures d’italien LV2 au collège, ce qui entraîne de ce fait une diminution systémique de l’enseignement de la langue italienne dans les établissements secondaires. Et pour les élèves pouvant choisir l’italien LV2 au collège, ils sont, pour la plupart, amenés à être ensuite mélangés avec les LVC au lycée en raison des faibles effectifs, avec toutes les difficultés que cela engendre au niveau de la conception des emplois du temps et des cours à double niveau. Concernant les enseignants, il y a un autre écart notable : un professeur de n’importe quelle discipline n’a besoin que d’une certification pour la DNL (discipline non linguistique) en italien, alors que les professeurs de langue ont obtenu un master et le Capes, comme tous les professeurs. À l’inverse, il est considéré que les professeurs de langue n’ont pas les capacités pour assurer une DNL et doivent passer un second master et un Capes pour assurer une DNL. Les différents obstacles à l’enseignement de l’italien entraînent également des difficultés personnelles au sein du corps professoral, comme des dépressions ou de la fatigue du fait d’une répartition imposée de leurs missions dans trois voire quatre établissements distants. C’est pourquoi au vu des différents arguments énoncés, il lui demande de s’attacher à développer la LVB italien au collège sur l’ensemble du territoire national, en s’assurant de la répartition de cet enseignement de façon homogène dans les différents départements, et à veiller à un meilleur équilibre entre le milieu urbain et rural mais aussi de redonner du sens à la LVC au lycée en valorisant sa note au baccalauréat, et en réintégrant un enseignement de mathématiques au tronc commun afin d’encourager les élèves à choisir une LVC.

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