Malansac. Adaoz, recyclerie associative : Aëlena et Olier créent le lieu d’une seconde vie

Photo, de gauche à droite : Michel (salarié), Olier (co-fondateur de l’association), Mickaël (bénévole), Aëlena (co-fondatrice), Marjorie (salariée), Maëlle (salariée), Christian (bénévole).

 

Le 17 octobre 2020 ouvrait à Malansac la recyclerie Adaoz. Porté par Aëlena et Olier, le projet associatif a aussitôt trouvé sa place dans la commune, et a grandi tout aussi vite. Un an plus tard, tous les recoins possibles des 450 m² de l’ancien garage qu’ils louent sont pleins, et Adaoz peut compter sur une équipe enthousiaste de trois salariés, des bénévoles réguliers et de clients venus de tout le Morbihan pour faire vivre le lieu.

Un projet engagé pour tous

Aëlena et Olier arrivent à Malansac pour prendre un nouveau départ ensemble. Grâce à des prestations sociales et à des associations comme la Croix-Rouge et les Restos du Cœur, ils sortent la tête de l’eau. Ils découvrent et fréquentent la recyclerie de Peillac. Le lieu leur permet de trouver de quoi aménager à petit prix leur domicile, d’acheter le nécessaire pour eux et leurs enfants. Pour eux, l’utilité d’une telle initiative ne fait aucun doute, tant sur le plan écologique que solidaire. En effet, beaucoup d’objets qui sont jetés fonctionnent encore et peuvent aider des personnes ayant peu de ressources. « Notre idée avait d’abord été de créer une antenne de la recyclerie de Peillac à Malansac, mais la responsable nous a plutôt encouragés à monter notre propre projet, en toute indépendance », raconte Aëlena. En septembre 2020, ils déposent les statuts de leur association. Tout se passe très vite. Le local est repéré et loué. Un important arrivage leur permet d’ouvrir immédiatement. Le 1er avril 2021, ils font leur première embauche, Maëlle. En septembre, Michel les rejoint, puis Marjorie en octobre. « Nous avons voulu faire travailler des personnes qui étaient en difficulté face à l’emploi et qui avaient besoin qu’on leur donne une chance de remettre les pieds dans la vie active », explique Olier. Maëlle avait été, pendant 27 ans, mère au foyer. Michel, à 59 ans, ne pensait pas pouvoir retourner à l’emploi. Marjorie venait de passer 8 ans sans travail et, pour des raisons de santé, peinait à en retrouver un. « Olier et moi avons vécu une situation qui nous a permis de comprendre l’importance de ce type de structure. Après avoir été aidés, nous voulions aider à notre tour : créer de l’emploi et revaloriser la seconde main », souligne Aëlena.

Des partenariats pour aider toujours plus

Adaoz coopère avec de multiples partenaires, pour se donner la possibilité d’aider un maximum de personnes. Ainsi, les jeux de société et jouets avec des pièces manquantes sont transmis à une association de Peillac qui les revalorise. Une personne s’occupe de tout ce qui est informatique, une autre des livres. L’association travaille avec le magasin L’écrouvis de Saint-Nicolas-de-Redon, qui collecte les matériaux de bricolage, et avec Servicycles, atelier de réparation de vélos à Saint-Congard. Elle est en lien avec l’ASCAP 56 (Association Capacité Autonomie Protection), qui accompagne les personnes en situation de handicap, en perte d’autonomie, ou en difficulté sociale ou psychique, pour les aider à s’équiper en mobilier et en électroménager.

Pendant ce mois d’octobre, elle s’est aussi mise en lien avec un épaviste pour récupérer les vieux véhicules dormant dans des jardins, garages, granges et autres, et faire en sorte de les dépolluer et de les recycler. « L’objectif est de faciliter le plus possible le don et le recyclage. Nous sommes là pour rendre service, autant que nous le pouvons », insiste Olier. En plus des associations, Adaoz a signé une convention avec la Communauté de communes de Questembert pour disposer d’un bac dans la déchetterie de Limerzel. L’idée est de se positionner comme un préfiltre.

Voilà pour la récupération et le tri, pensés dans une démarche aussi bien sociale qu’environnementale. À cela s’ajoute un autre et dernier engagement, qui anime passionnément les fondateurs d’Adaoz.

La culture bretonne en ligne de mire

« Adaoz » : le mot est breton, il signifie « Recycle » (à l’impératif). Dans les locaux d’Adaoz, on est bretonnants. Aëlena et Olier parlent breton. Les salariés et bénévoles s’y mettent volontiers grâce aux cours qui sont donnés dans le cadre de leurs droits à la formation, par Tepod Mab Kerlevenez, professeur de breton. Un panneau : « Ni a gomz brezhoneg » (Nous parlons breton) annonce l’initiative dès l’entrée. Si le premier objectif d’Aëlena et d’Olier est d’avoir un impact social et environnemental, celui qui suit, de près, est d’œuvrer pour la culture bretonne. Cela se traduira, dès que possible, par des concerts, animations et sorties. Ils songent à un tour de Bretagne à pied ou à vélo pour bretonnants ou encore à l’organisation de colonies de vacances en breton. « Nous avons envie de participer à la promotion de la langue bretonne, peut-être avec un collectif afin de fédérer les nombreuses actions et initiatives. Si nous pouvons aider les associations culturelles bretonnes, nous le ferons ! » assure Olier.

Ce qu’Aëlena et Olier retiennent de leur première année d’exercice, ce n’est pas tant l’ampleur qu’a prise Adaoz que les magnifiques expériences humaines qu’ils vivent tous les jours. « Les gens viennent discuter, partager, aider… Nous voyons beaucoup de générosité », s’enthousiasme Aëlena. « Tous les jours, on nous dit : “C’est vraiment bien ce que vous faites !”, complète Olier. Nous constatons que nous apportons quelque chose, et c’est exactement ce que nous voulions. »

En savoir plus : https://www.adaoz-recyclerie-malansac-bzh.fr/

 

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