Mon positionnement sur l’Affaire Benalla
Depuis pratiquement une semaine, l’Affaire Benalla occupe le devant de la scène médiatico-politique. Le manque de réaction au sommet de l’exécutif a laissé filer la polémique et a inquiété de nombreux citoyens, dont je faisais partie. Il était nécessaire que l’exécutif, dont l’Elysée, prenne la parole le plus rapidement possible pour faire acte de transparence sur ce sujet. C’était le sens de mes prises de positions dans les médias, notamment sur France Bleu Breizh Izel et dans cette interview de Ouest-France, sans esprit de polémique mais bien de responsabilité. Les parlementaires ont leur rôle à jouer dans le contrôle de l’action de l’exécutif, telle que l’exprime la Constitution, et c’est ce à quoi je m’attèle.
Député du Morbihan, Paul Molac demande des comptes à l’Élysée sur l’affaire Benalla. Un règlement de compte d’un député déçu ? Non, une question de crédibilité pour son mouvement.
« Heures sombres», «pire du monde d’avant »… Vos propos sur l’affaire Benalla sont très durs !
Je ne suis pas dans la polémique, mais il faut absolument que les faits soient clarifiés car les Français se posent des questions. Et il y a des réponses qui ne sont pas données. Que faisait Benalla ? Est-ce qu’il était seul ? On a besoin de savoir. Gérard Collomb nous dit qu’il ne sait rien et qu’il n’a rien vu, c’est un peu curieux, c’est l’homme le mieux informé de France ! Beaucoup de questions se posent sur ce personnage et son rôle à l’Elysée.
On peut réellement parler de scandale ou d’affaire d’État ?
En tout cas, il y a besoin de clarification ! Depuis jeudi, les réponses apportées ne permettent pas de couper court à la polémique. Et les réponses doivent venir de l’Elysée, pas forcément du Président lui-même, mais du chef du cabinet et de son entourage. Nous avons été élus sur une idée de transparence, chez nous tout est clair et il n’y plus de magouilles. Là, ça fait penser aux cabinets secrets qu’il y avait sous Mitterrand ou Sarkozy, voire au pire du SAC (NDLR : le service d’action civique, « police parallèle » du Général De Gaulle) mais là, nous étions dans un contexte très différent. Si ça rappelle les heures sombres de notre histoire, je ne parle pas des plus sombres, il faut garder une certaine mesure.
Nous repartons dans les mêmes travers ?
J’espère que non ! Mais les gens veulent une clarification. C’est tout de même choquant de voir quelqu’un qui n’est pas policier en avoir l’équipement et venir molester un manifestant. Il n’est pas possible de se faire justice soi-même. Si c’est la dérive d’une seule personne, il fallait prendre des sanctions très rapidement.
Cette affaire ne sert-elle par les oppositions et les déçus de La République en marche ?
Il est évident que s’il n’y avait pas eu de travaux à l’Assemblée, les oppositions n’auraient pas pu s’en servir. Elles s’en sont servie, mais l’exécutif a mis beaucoup trop de temps à répondre. On aurait pû couper court à la polémique dès jeudi. On l’a laissé enfler.
Cette affaire remet en question votre appartenance à la République en marche ?
J’ai toujours dit que je restais un homme libre, qui pose des questions que les Français se posent. On est arrivé avec une demande d’exemplarité, il ne faudrait pas décevoir.